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No one would listen 'cause no one else cared [Ariel]


 
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No one would listen 'cause no one else cared [Ariel]

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« Le Nephilim est comme un ange en danger. »
Emrys L. O'Mordheim
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Emrys L. O'Mordheim
H I D I N G | T H E | M A D N E S S
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« Le Nephilim est comme un ange en danger. »
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MessageSujet: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyMer 12 Nov - 23:01


Trop de sorties tuait tout le fun, aurait pu dire Emrys. S'il était venu dans ce trou pour s'amuser, au moins, il aurait pu en profiter. Mais ces derniers temps, il ne faisait que bosser. C'était l'impression que lui donnait sa propre vie, en tout cas. Bosser, et passer certaines nuits à trucider des gens dont il ne se souvenait pas, accessoirement. « Mais non, bordel, tout va bien ! » Voilà ce qu'il avait gueulé à Cordelia, encore tout endolori dans ses fringues maculées de sang. Pas le sien. C'était bien ça le problème. Enfin, de problème il n'y avait point puisqu'il avait décidé de ne pas s'occuper de cette histoire. La politique de l'autruche restait encore sa préférée. Et donc, cette nuit, il cherchait la jumelle d'une de ses clientes. Ces derniers temps, il en avait appris pas mal, sur elle – sur les deux sœurs, d'ailleurs. Elles n'étaient pas humaines, pour commencer, ce que sa jumelle s'était bien gardée de lui dire. Oh, soit, il avait bien senti quelque chose de louche émanant d'elle, et puis ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait balancer comme ça à un inconnu dans une conversation. Mais il avait quand même l’intention de ne pas la rater sur ce sujet, la prochaine fois qu’il la verrait. Et cette nuit-là, il était venu au Turquoise, au cœur du quartier démoniaque, sur un tuyau que lui avait donné un de ses indics, même s’il était sûr que l’info n’était pas valable. Ce serait encore un coup d’épée dans l’eau. Et donc, en guise de compensation, il aurait au moins pu passer du bon temps, mais non, pas ici. Il détestait ce bar, détestait sa version diurne et les airs de resto familial qu’il se donnait, et détestait encore plus sa version nocturne, cette cave, ce manque d’ouvertures, d’air frais. Cette passe de corps qui se pressaient les uns contre les autres au rythme d’une musique douloureuse, ces effluves de fumées diverses et variées et la faune qui fréquentait les lieux aussi.

Bref, il était venu, s’était assis à un coin du bar, avait commandé un alcool fort en espérant qu’au moins, ça stérilise le verre, et comptait les minutes. Son regard fouillait les lieux, s’arrêtant à peine quelques secondes de ci de là. Il savait exactement ce qu’il cherchait et ne perdait pas de temps à dévisager des inconnus sans importance. Les quelques tables étaient toutes occupées, les serveurs allant et venant entre elles avec agilité. Possible qu’ils détestaient leur job autant que le Nephilim détestait ce bouge. Il but une gorgée de scotch et fit la grimace, à deux doigts de le recracher, ce qui n’aurait pas été d’une classe monumentale. Une nana posée toute seul au comptoir lui faisait de l’œil et il avala sa gorgée avant de lui décocher un sourire de traviole qui la fit visiblement réfléchir. Brave fille. Une habituée, probablement, qui devait venir là tous les soirs, et tous les soirs pour repartir avec un type différent. Un choix de vie comme un autre, mais elle n’avait rien d’une oie blanche et savait quand il fallait se méfier. De fait, elle lui adressa un sourire désolé, comme si c’était lui qui perdait quelque chose, et se détourna pour s’en prendre à son voisin de droite. La seule façon plus rapide encore de désintéresser une femme aurait été qu’il porte une alliance, à ce rythme. Mais bon, peu importait, il n’était pas venu pour ça. Il regarda sa montre. Une heure qu’il était ici. C’était bien assez, il avait fait son job, rempli son devoir, et une fois encore, Midnight lui échappait. Il se demandait si elle n’avait pas compris que quelqu’un la surveiller, et ceci en était peut-être la preuve.

Emrys jeta un billet de l’autre côté du comptoir et repoussa son verre d’alcool infâme. En pivotant sur son tabouret, il vit alors passer une grande blonde tout en cuir-moustache, ou plutôt un grand blond, parce qu’il reconnut Ariel tout de suite. Non mais c’était fou, ça… Le Nephilim avait dû énerver une puissance supérieure, qui avait décidé de le maudire, et jetant sur sa route tous les jours que Dieu faisait ce fichu Ange aux yeux mouillés. Emrys regarda l’Ange un moment, un rictus aux lèvres. Ce qu’il foutait là à servir des mojitos et des whisky-coca, le Neph n’en savait rien. Un job alimentaire, peut-être. En plein quartier démoniaque. Ben tiens. Emrys avait toujours dit que l’Ange était suicidaire, et l’autre, par ses actes, ne le démentait jamais.

A force de le mater, peut-être qu’Ariel le sentit ou quelque chose comme ça, et leurs regards se croisèrent finalement. Emrys détourna le regard comme un ado pris en faute par son amour secret en train de la mater en cours. Super. Ce faisant, ses yeux se posèrent sur un groupe de types qui le regardaient, lui, avec une expression universelle sur le visage : ils lui en voulaient clairement pour un truc. Nom de Dieu. Le Nephilim reporta son regard sur Scylla, enfin Ariel, et lui adressa le même sourire tordu qu’il avait affiché face à la femme du comptoir. Encore dix secondes et il allait lui demander une danse. Il ferait mieux de se barrer d’ici, tous ses voyants étaient au rouge.
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« J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en libérer. »
Ariel Cohen-Levy
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Ariel Cohen-Levy
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyJeu 13 Nov - 14:55


La musique battait aux oreilles du blond alignait tranquillement les minuscules verres de shooters sur le comptoir d'un air concentré. Ce job n'était pas le meilleur de la terre, d'ailleurs il n'avait presque rien de bien. Ariel n'aimait pas vraiment le monde de la nuit, chacun semblait venir s'y perdre en âme et conscience. Et tout le monde avait envie de lâcher prise, laisser tomber et montrer cette face sombre qu'il cachait sous les rayons du soleil.

Rien de divin dans les litres de vodka, les jupes trop courtes et les billets qu'on posait sur le comptoir avec un sourire vaseux. Comme si l'alcool réglait les soucis. Il but un autre shot de tequila en roulant des yeux.

Il posa le verre vide sur le comptoir et le propulsa d'une pichenette vers la montagne d'autres collèges tombés au combat. L'ange se décida alors à débarrasser le bar. En quelques gestes las, il chassa les verres sales et les serviettes en papier froissées de la surface en bois sombre avant d'y passer un coup d'éponge. Kyran approuvait ce métier. Bien plus que d'être le sauveur de l'univers. D'ailleurs, en parlant de sauvés, Ariel avait dû tous les mettre à la porte. Tous, sans exception. Terrorisé à l'idée que le démon ne vienne leur faire du mal, il avait préféré les remettre aux fils du destins, loin de lui, loin de la villa et loin du paradis qu'il avait saccagé. Comme la mère qui tuait ses petits pour les protéger du prédateur, il avait rejeté tout les siens, le coeur en lambeaux.

Personne n'avait compris, beaucoup s'étaient énervés contre Ariel, l'avaient insulté. L'un d'eux avait cassé une chaise et quelques bibelots devant lui. Ils avaient demandé de l'aide et il les avaient laissés sur le bord de la route. Mais qu'aurait bien pu leur faire Kyran ? Lui qui avait promis de les briser comme autant de poupées de porcelaines dans les mains d'un psychopathe. Il n'avait le droit de ne briser qu'une personne. Lui. Comme il le voulait, quand il le voulait et dans la position qui lui convenait. Du moment qu'il ne touche pas les autres.

Du coup maintenant Ariel était dans ce bouge. Il était officiellement le trophée de Kyran, fier représentant de ses couleurs en terrain démoniaque. Les cheveux relevés en chignon on ne peut plus défait, les yeux fardés de noirs et les mains couvertes de bagues, la sirène avait repris les traits du pirates pour mieux lui être asservi publiquement. Moulé dans le short le plus petit de la création, et naturellement en cuir, il se démenait derrière le bar en bottines couvertes d'une si grande couche de bière qu'on aurait pu les distiller dans de l'eau fraiche pour en faire du sirop.

Dans les hauts-parleurs, une voix électronique braillait qu'elle avait deux amours, son pays et Paris. Puis qu'elle got his niggas in Paris. Bref. L'ange s'échoua sur son tabouret près de la caisse pendant une seconde de calme et fit un tour sur lui même en regardant les autres danser comme des fous sur la piste, augmentant de façon drastique la température de la pièce. Heureusement pour lui, son débardeur était si échancré qu'il ne risquait pas le coup de chaud. Imprimé Jack Daniel's, il faisait office de barmaid des plus rock'n'roll. Un look qui ne lui plaisait pas vraiment mais que le bar exigeait.

Pour oublier qu'il portait un top qui représentait l'étiquette d'un bourbon, l'ange se pencha en arrière, attrapa la bouteille de Jack et but une belle gorgée au goulot sous le regard amusé d'un client accoudé au bar. Il haussa les épaules, reposa la bouteille au sol, comptant bien la descendre au fur et a mesure. Les pouvoirs de l'ivresse étaient merveilleux, ils lui faisaient oublier chaque jour a quel point il était minable, combien il était l'ange le plus raté de la création et ô combien il était un lâche. L'état de grâce arrivait en général à deux grammes dans le sang.

Il s'apprêtait à reprendre une rasade en ignorant une commande quand il croisa un regard très, trop connu. Evidemment. Qui d'autre qu'Emrys pour venir contempler la descente aux enfers de la créature la plus niaise de l'univers? Avec un arrière goût de défaite, il détourna volontairement la tête en priant pour ne pas avoir été reconnu. Mais qui d'autre, ici, affichait cette peau diaphane, ces cheveux dorés et cet air perpétuellement étonné et innocent ?

C'était le moment de boire. Il but. La bouteille à l'horizontal et la tête penchée en arrière. Un gros baraqué frappa du poing sur le comptoir " PUTAIN CA FAIT TROIS FOIS QUE JE TE DEMANDE MON WHISKY PETASSE" l'ange cligna des yeux. Trois fois, c'était beaucoup, il lui accordait un point. Mais lui enlevait aussitôt pour la vulgarité. Cependant, le client était roi, aussi Ariel lui versa t il une bonne rasade de bourbon et "c'est la maison qui offre" pour adoucir les moeurs de ce gros plein de soupe au crâne rasé et tatoué.

Le gros était manifestement dans un groupe d'autres gros rasés tatoués. Le genre a qui Ariel ne cherchait pas de noises. Le genre qui regardait Emrys comme s'il avait fait une partie fine avec toutes les mamans de ces messieurs. Ariel ne savait pas ce que le brun avait bien pu leur faire- mais vu son caractère, tout était possible avec ce gros ours mal dégrossi. Il attrapa son plateau, opta pour le cocktail le plus rose possible, posa quelques ombrelles bien féminines et s'approcha de la table d'Emrys. Il oublia au passage l'immonde sourire qu'il lui avait sorti, entre l'AVC et le psychopathe en chasse, avant de poser brutalement le verre sous son nez.

" Un petit aperçu gay avant que tout ces messieurs ne viennent te faire le coup de la savonnette " Il ne put s'empêcher de sourire en haussant les sourcils. Peut être que la vie l'avait bien frappé, mais il avait trouvé dans son dépit un cynisme qui lui avait toujours échappé. Peut être parce qu'il couchait avec un démon et qu'il était désormais aux prises de ces créatures horribles. Heureusement, dans son malheur, Ariel était la chose de Kyran, ce qui limitait les débats collatéraux. Emrys, lui, était sur le point de goûter à la pluralité démoniaque et a la brutalité de ces taureaux en mal de violence. Enfin, peut-être.

" Sinon tu peux me suivre je te fais sortir par les cuisines c'est toi qui choisis" Marmonna le blond en remettant une ombrelle correctement dans le cocktail. Après tout il lui devait beaucoup, même si le néphylim était une véritable plaie avec lui. Il l'avait sauvé. Pour cela, Ariel lui devait sa vie et toute l'aide qu'il allait être capable de lui fournir.
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« Le Nephilim est comme un ange en danger. »
Emrys L. O'Mordheim
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyDim 16 Nov - 14:47


L’Ange tirait la gueule. Emrys aussi n’aurait pas été jouasse s’il avait dû bosser ici. L’ironie de la scène, le voir lui précisément, ici, dans cet endroit, à se faire houspiller, habillé comme une échappée d’un donjon sado-maso, quand on connaissait le personnage, n’échappait pas au Nephilim. Mais en vérité, le sort de l’Ange lui était indifférent, comme à peu près tout et n’importe quoi, en ce moment, lui était indifférent. La seule chose qui importait était la voix qui des fois chuchotait dans sa tête, à laquelle il ne pouvait pas échapper et qui aspirait toutes les couleurs et tout l’intérêt de la vie d’Emrys sans même qu’il y trouve à redire. Un « je te l’avais bien dit » pour Ariel ? Même pas. A quoi bon, de toute façon. A moins que par pur esprit de contradiction, l’Ange ne change encore d’avis et ne retourne prêcher la bonne parole ? Tout ça, de toute façon, ne comptait pas, si ça avait jamais compté un jour. Emrys baissa les yeux sur son verre à peine entamé. Quand il les releva, l’Ange était là, et posait un cocktail de bloggeuse mode devant lui. Il posa le regard sur le visage d’Ariel, puis glissa sur les messieurs un peu plus loin. Des Démons, plein. Parfaits dans leur rôle. Bordel, que ne s’était-il pas tiré avant d’en arriver là.

Il haussa les épaules sans toucher au verre. En parlant de ça, Ariel était sûrement mieux placé que lui pour en parler. Il n’y avait pas moyen qu’un Ange bosse dans ce bar sans devoir payer quelques compensations, si tant est que travailler dans ce bar n’en soit pas une, pour commencer. Emrys reporta son attention sur Ariel et le fixa un bon moment en se demandant pourquoi il était venu lui parler, finalement. Il lui semblait que la façon dont leur dernière rencontre s’était terminée aurait dû suffire à mettre un terme à leur non-relation. Au lieu d’embrayer sur le sujet si finement amené par Ariel et à sa façon si personnelle, le Nephilim soupira. Il aurait dû se lever et partir. Répondre à Ariel, ça signifiait mettre le bras dans un genre d’engrenage. Ce type était complètement dysfonctionnel et il avait tendance à entraîner les autres dans ses délires. Emrys n’avait pas besoin de ça, pas en ce moment. Mais peut-être son manque d’entrain pour quoi que ce soit à l’heure actuel faisait qu’il ne levait pas son cul de sa chaise pour le planter là, lui et ses mille cinq cents problèmes, quels qu’ils soient.

« Si je te suis, ce qui n’est qu’un petit problème pour le moment va se transformer en cataclysme. »

Il n’avait même pas la moindre idée de ce que ces Démons lui voulaient, sauf si Midnight savait qu’il était sur ses traces et lui avait laissé cette bande en guise de cadeau. Mais bordel, c’était plus possible dans cette ville de faire un pas sans tomber sur quelqu’un qui vous tombait dessus. Ce qu’il lui fallait, c’était une île déserte. S’il avait seulement pu se barrer de San Diego. Ce qu’il pourrait faire quand le Néant aurait réussi à faire tomber cette fichue barrière. Digressions, digressions.

« Est-ce que je dois m’étonner de voir un Ange, et toi en particulier, larbiner dans un bar démoniaque en plein cœur du quartier démoniaque ? Tu as vu la lumière et décidé d’embrasser ta part sombre ? »

So drama queen. Il doutait en vérité qu’Ariel soit là de son plein gré, ou alors depuis le début il n’était qu’un putain de menteur, chose qu’Emrys détestait par-dessus tout. Mais s’il reprochait beaucoup de choses à l’Ange, il ne pouvait pas croire qu’il soit un menteur. Au contraire, il était un croyant, comme on dit. Il croyait en ce qu’il disait, avec tellement d’ardeur que ça en devenait dégoûtant, pour Emrys. Mais pas un menteur. Il le voyait mal avoir changé de camp juste comme ça, après avoir eu une épiphanie, et quand bien même, ça aurait été stupide, pire qu’une préado en pleine crise. Oh, oui, il y avait sûrement beaucoup de choses qui se cachaient là-dessous, comme toujours avec Ariel. Emrys s’empara de l’ombrelle girly qui trônait dans son cocktail et, se levant, la piqua dans les cheveux du blondinet.

« Ce look te va vraiment pas du tout. »

Et en plus, il lui rappelait quelqu’un, une certaine personne que, dès qu’Emrys pensait à lui, il avait envie de secouer jusqu’à ce que mort s’ensuive, ce qu’il avait d’ailleurs failli faire, déjà.
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Ariel Cohen-Levy
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyLun 17 Nov - 13:46


Emrys avait l'air... Neurasthénique. Le brun affichait son habituel air grognon, son impression de ne rien en avoir à faire aussi. De rien, de lui comme du reste du monde. Probablement hanté par quelques questions de fonds, Ariel savait parfaitement qu'il ne faisait pas partie de la sphère ( petite ) de préoccupations du ténébreux détective. Ce qui ne l'empêchait pas pour autant de surveiller ce qui se passait autour de lui à ce moment précis.

L'ange n'aurait pas été de lui-même retrouver le jeune homme. Leur dernière rencontre s'était mal terminée. Elle avait d'ailleurs mal commencée, marquée par l'empreinte de la main d'un Kyran toujours plus violent. Mais maintenant cette époque était terminée. Il obéissait sagement, se pliait aux volontés du démon et avançait en silence, contraint et forcé. Il n'y avait pas de mots pour décrire ce nouvel état de servitude. Il avait aspiré son énergie, une partie de son optimiste et salit son innocence naturelle. Sa démarche habituellement légère et aérienne s'était alourdie du poids des chaînes qu'avait passé le pirate a ses poignets et ses chevilles.

Le blond releva une mèche blonds derrière son oreille et darda son regard fardé de noir vers les démons qu'il servait depuis le début de la soirée. Excepté une main bien placée sur les fesses, ils n'avaient pas semblé se préoccuper du serveur aux jambes allumettes. Il fallait dire qu'il était évident qu'il appartenait déjà à quelqu'un. Ariel n'avait pas la tête à venir ici de son plein gré... et ne l'avait pas fait de toutes façons.

" Fais." Lâcha Ariel dont la voix traînait, fatiguée par le rhum. D'ailleurs. Il se pencha en arrière et posa son plateau sur le bar avant de le contourner. Le blond se servit une grande rasade de rhum et y ajouta vaguement un demi verre de jus d'orange avant de revenir auprès d'Emrys. Debout devant lui, il se tenait assis dans sa hanche, une main sur la taille. Même ses ongles étaient peint d'un bleu noir qui ne lui ressemblait pas. " On va dire ça oui. J'ai vu la lumière" Ton ironique. Il persiffla et but une énorme gorgée d'alcool le coeur serré. Quelle lumière ? Il n'avait rien vu du tout si ce n'était toute l'étendue de sa solitude et son incapacité à prendre soin de ses protégés qui pullulaient désormais dans les rues froides de San Diego.

Marqué de plusieurs bleus et traces qu'un débardeur échancré de façon indécente ne pouvait cacher, son corps parlait pour lui. Ariel n'était plus vraiment libre, ni indépendant. Il se consolait parfois en se disant qu'au moins, il n'était plus seul. Que les mains qui lui infligeaient ces traces étaient aussi celles qui caressaient parfois sa joue. La caresse qu'on avait sur un objet cher, qu'on mystifiait et dans lequel on projetait une infinité de fantasmes. Ariel était un miroir, une boite dont Kyran ôtait la substance première pour placer ses aspirations.

" Quant à mes aspirations vestimentaires, tu demanderas au patron du bar moi je n'ai fait que prendre l'uniforme de rigueur. " Emrys venait de lui mettre une ombrelle colorée dans la crinière. Un geste qui contrastait vaguement avec son attitude générale de je m'en foutiste. Attitude qui ne choquait plus vraiment un Ariel résigné face aux aléas de la vie. Mais le petit parapluie en papier lui arracha un léger sourire, bien qu'il décida de baisser la tête pour cacher ce dernier. Pourquoi fallait-il que des choses si idiotes l'atteignent toujours en plein coeur ? Si stupide...

Il haussa les épaules et siffla le reste de son verre en constatant qu'un gros lard démoniaque n'était plus présent à la table des brutes. Ce qui faisait un trou considérable entre les corps imposants de cette tripotée de Vin Diesel en tout genre. Le blond passa un ongle curieux sous son menton, où donc était passé Mr. Malabar ?

" Assez parlé de moi, arrête donc de flirter et explique moi pourquoi ces ... adorables bulldogs te matent comme la reine de la promo ? Détective Beau Gosse trempe dans une affaire louche ce soir? " Demanda t il en jouant avec son verre vide avant d'être appelé à une table près de là. Il s'excusa une seconde, fit son travail, à savoir remplir deux verres de whisky a ras bord avant de revenir faire la potiche a côté de la table d'Emrys, la bouteille de Jack à la main.
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyMer 19 Nov - 0:00


Donc Ariel était passé du côté obscur de la Force, et les conséquences étaient qu’il avait perdu tout sens commun de la mode, qu’il était devenu alcoolique et grinçait dans son cuir dès qu’il faisait un mouvement. Si c’était ça, être Démon, alors non merci. Emrys, le jour où quelqu’un finirait par avoir sa peau, irait plutôt voir du côté des Anges, justement. Depuis une certaine discussion avec Minka, il était très tenté d’aller serrer la pattoune à Dieu et de lui donner une claque dans le dos en lui demandant si tout allait bien, sous sa barbe. Il était sûr que c’était possible. En tout cas, sur le papier, ça ne paraissait pas plus aberrant que de voir l’angelot blondin se faire toucher le cul dans un bar démoniaque. On ne sait jamais avant d’essayer, donc, disait l’adage. Un exemple à suivre, cet Ariel. Inspirant. Le Nephilim n’avait pas manqué de remarquer les traces de contention sur la peau pâle d’Ariel, même si ça devenait une habitude et que le jour où il le croiserait en pleine forme, ce serait probablement la fin du monde, en vérité, mais il ne se sentait tout simplement pas de lui demander. Ce soir, il avait zéro énergie, plus aucun muscle, il était une huître, voilà. Il se rassit, posa le coude sur la table et le menton dans sa main en une posture infantile machinale. Son regard parcourut la salle de façon automatique. Cette garce l’avait bien eu. Il reporta son attention sur Ariel et soupira.

« Crois-le ou pas mais j’ai aucune idée de qui est le patron ici. C’est la première fois que je viens et je comprends pourquoi. »

Et il ne comptait pas revenir, d’ailleurs. Fallait pas pousser mémé dans les plants de canabis, il n’y avait aucune raison pour qu’il s’inflige un spectacle pareil, à tous les niveaux, plus d’une seule fois. Il était stoïque et endurant, mais même lui avait ses limite. Rien qu’en rentrant chez lui, il allait prendre une longue douche brûlante d’une heure et demie rien que pour se sentir à nouveau propre tellement cet endroit était gluant. Il remarqua le regard d’Ariel et le suivit, posant lui aussi les yeux sur la bande de gros lourdauds plein de vodka. Oups. Ils tramaient un truc, si tant est qu’ils étaient capables de mettre un plan au point. Emrys pariait pour une dispersion efficace, du genre un dans les chiottes, deux à l’avant, deux dans la ruelle arrière, et le premier qui lui tombait sur le poil appelait les autres pour la curée. Le Nephilim en conçut un accès de rage intense, un éclair qui le déchira de bas en haut et éclaircit son esprit pendant une seconde, se retrouvant lui-même. Puis de nouveau, des pensées parasites. Il était le Néant. Il avait vaincu deux Démons et tué un Psi. Il est indestructible. Blaaaaaaaaaaaaaaaabla. Il secoua la tête et revint à la réalité, regardant Ariel avec surprise rien que parce qu’il avait parlé, le son d’une voix qui n’avait pas sa place ici et ne l’aurait jamais. Il se frotta le menton, le temps que l’Ange larbine à droite à gauche et revienne.

« Ouais, tu sais ce que c’est, le crime n’attend pas et la justice non plus. C’est tout moi, ça, je vis pour défendre la veuve et l’orphelin. Et j’ai aucune idée de ce qu’ils me veulent, en vérité. Ma tête leur revient pas, probablement. »

Ou alors ils étaient tous amoureux d’Ariel et étaient jaloux. Sweet. Là-dessus, un des Démons se leva et vint droit vers sa table. Emrys fit la moue et tapota sur la table du bout des doigts. Il n’avait pas envie, tellement pas envie de ça ce soir. Pas envie de se prendre la tête, avec personne, d’ailleurs, et donc pas avec un Démon anonyme. L’autre se planta devant la table et jeta un coup d’œil à Ariel.

« Va servir mes potes, chérie, et laisse-nous. »

Ah le relou. Emrys sortit un billet de cent dollars de sa poche et le posa sur la table, le lissant du plat de la main pour plus d’effet.

« Hey, ‘’chérie’’, ce billet pour toi si tu passes la prochaine heure à ne servir que moi. »

Il adressa un haussement de sourcils au Démon, le défiant du regard. L’autre pouvait toujours insister, mais nulle doute que ceux qui géraient la caisse ici ne seraient pas ravis d’apprendre que l’occasion de ponctionner le pourboire généreux laissé à Ariel pour leur propre profit leur était passée sous le nez à cause d’un client pénible. L’autre grogna et tourna les talons. Emrys agita le billet à l’attention du barman pour bien le lui montrer, puis l’empocha de nouveau, lançant à Ariel en guise d’explication :

« Tu m’excuses, j’en ai besoin, de ce fric, en vrai. Je te laisserai deux dollars en partant si j’y pense. »

Déjà qu’il devait partir genre, là, tout de suite, maintenant, voilà qu’il venait de s’embarquer pour un nouveau tour de manège dans cette cour des miracles. Il n’avait vraiment aucune volonté propre ce soir. Il se serait bien affalé sur la table mais il avait peur de choper un herpès, et pas celui qu’on croit, tellement ladite table avait l’air dégueue.

« Dis, puisque t’es là, rends-toi utile. T’aurais pas vu une cliente venir ici, et qui ressemble à ça ? Une Démone. »

Il sortit son téléphone, affichant la meilleure photo qu’il avait de Midnight, prise en mode paparazzi. Même tête que Briséïs, évidemment, longs cheveux blonds, yeux turquoises, peau lisse… La seule chose qui les différenciait c’était leur expression. Briséïs était aussi calme et discrète que sa jumelle avait l’air carrément énervée contre la planète entière, tout de même. Ce qui était injuste, un peu, parce que tout le monde n’était pas coupable de sa vie.
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyMer 19 Nov - 18:39


La musique distrayait seulement quelques danseurs qui semblaient ignorer la piste de danse quasiment vide. Possédés, ou sous quelque chose plus probablement, ils remuaient furieusement en suivant les étranges mélodies entre rock'n'roll et électronique. Les notes étaient violentes, sales et saturées. Comme tout ce qui se trouvait ici.

Le blond posa sa main sur la table en observant alentours. Il s'enfermait parfois en lui-même devant un tel spectacle. Il repensait à la mer, le reflux lent et doux des vagues. Le sel sur ses lèvres, la caresse de l'eau sur ses jambes, ses cheveux qui flottaient autour de lui, filtrant la lumière d'un soleil dont les rayons perçaient sous la surface en lames de rasoir éclatantes.

" Peu importe ." Pour le patron. Il songeait vaguement à la plage. Sa tête dodelinait même lentement, comme un fou qui se parlait à lui-même. Bien sur, le mouvement était léger, il se contentait de réfléchir en évitant les regards démoniaques qui se posaient sur lui à l'occasion. C'était d'autant plus dur de se cacher qu'il était relativement grand, relativement blond, relativement angélique. Autant de raisons d'attirer une attention non-voulue.

Il coula son regard aquatique dans celui du brun. Il était si... Si. Il ressemblait à Kyran, qui parfois s'arrêtait en plein geste. Envahi par une lassitude d'une autre dimension. Ils avaient tout deux au fond de la prunelle cette étincelle de néant, ce fond de vide qu'Ariel ne parvenait pas à déchiffrer ni à comprendre. Lui qui insufflait, respirait et représentant la vie et l'énergie se sentait impuissant face à un regard tel que celui ci. Il pencha la tête sur le côté et caressa son ombrelle une seconde a peine, faisant mine de remettre une mèche en place.

Parfois, Emrys semblait esquisser un mouvement. Mais comme si des mains invisibles le rasseyaient sur sa chaise, il arrêtait aussitôt et soupirait sans le montrer. Il était le contraire du mouvement, l'inertie personnifiée. Bien sûr, l'ange ne pouvait pas partager ses pensées à ce propos. C'était insensé, stupide. Emrys allait probablement s'ébrouer et l'envoyer voir ailleurs. Lui qui pourtant était si nerveux. Brisait des tasses, des cous et hurlait à la lune.

Où donc était passé l'entité flamboyante de colère qu'il avait rencontrée? Il semblait constitué de cendres, de bois brûlé. Une photo en noir et blanc. De nouveau, Ariel faillit avancer sa main vers lui, trop tactile. Il recula son bras pour être attrapé dans la foulée par un des gros démons dont il avait momentanément oublié l'existence.

" Tu as une très jolie tête pourt...AH !" Il leva les yeux vers ce qui semblait être un énorme crapaud, mais en humanoïde. Un frisson de peur passa dans son dos tandis qu'il se cambrait d'affolement en sentant la main s'écraser sur ses fesses et s'enfoncer joyeusement dans la chair moulée par le cuir. Malgré l'alcool qui avait tendance à apaiser ses peurs et ses angoisses, il ne put s'empêcher de rouler des yeux en bondissant sur le côté, ramenant son plateau contre son torse. Il s'apprêtait à répliquer lorsqu'un billet de 100 dollars mit rapidement fin au conflit d'intérêt.

Comprenez. D'une part, il y avait le gros démon qui souhaitait s'entretenir cordialement avec Emrys, désireux qu'Ariel puisse satisfaire les gosiers assoiffés de ses amis. Et probablement exploser le nez du brun après une brève conversation pleine de bons sentiments. D'autre part, Emrys était en train de sourire bêtement en agitant un billet vers le barman qui eut tôt fait de trancher pour le détenteur du petit Franklin.

" Merci, même si tu l'as fait pour toi " murmura le blond en reposant son plateau sur le côté. Il se passa deux doigts sur les tempes en tentant de reprendre une contenance qu'il n'avait pas vraiment. C'était du bluff. Et le Bluff se pencha pour prendre une bouteille de gin, servant un verre à Emrys en guise de cadeau de la maison. " Tant pis pour les cent dollars. J'aurais de nouveau accès a mes comptes, un jour" hasarda t il. En vérité, il avait mis sous scellé tout ses biens le plus rapidement possible. Il ne voulait pas que Kyran ne se serve dedans et le fasse devenir totalement financièrement. Le plan était de trouver un protecteur qui soit a même de casser le nez du pirate, puis de partir avec ses petites fesses vers un meilleur horizon. Alors à ce moment là l'argent serait véritablement utile. Pour le moment, Kyran le considérait comme sa chose et l'assumait plus ou moins. Et le travail dans le bar servait plus de vitrine qu'autre chose. Bien qu'Ariel eut à porter les bagues du démon pour bien faire voir à qui il appartenait à tout le monde. Fantastique trophée qui servait des bières.

Emrys, sauvé par sa propre ingéniosité, finit par boire une gorgée et invita le blond à s'approcher pour lui montrer une photo. Ariel mit un certain temps, la tourna et haussa un sourcil. Ses yeux fardés observèrent longuement ceux de la photo " C'est Briséis non ? l'antiquaire ... une psi. C'est une amie a moi, elle a des problèmes ? " S'enquit aussitôt l'ange en levant un regard trop caractéristique dans celui du detective. Le regard de celui qui avait encore envie de sauver les autres, les aider, en bref, de jouer à l'ange qu'il avait décidé d'être malgré tout ce cuir et toutes ces moustaches environnantes.
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« Le Nephilim est comme un ange en danger. »
Emrys L. O'Mordheim
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptySam 22 Nov - 21:30


Oui, il l’avait fait pour lui, mais pour se torturer, probablement, Emrys ne voyait pas d’autres réponses à ce problème qu’il s’était posé à lui-même. Ou plutôt, pour expliquer l’effet qu’avait l’Ange sur lui. Quoiqu’il fasse, qu’il déclare son amour pour les arcs-en-ciel, les poneys et les gens, ou bien qu’au contraire il se traîne comme un zombie dans un rade sombre et démoniaque en mode dépressif, il ne trouvait pas grâce aux yeux du Nephilim, lui-même ne savait pas pourquoi et n’avait certainement pas envie de savoir. Ariel avait un effet répulsif et en même temps, Emrys n’avait même pas réfléchi à deux fois avant de se mêler d’affaires qui ne le regardaient pas pour lui venir en aide. Et maintenant qu’il l’avait aidé, il ne savait plus quoi faire pour s’en débarrasser. Et probablement que si quelqu’un intervenait pour l’en débarrassait, Emrys lui grognerait dessus comme un chien à qui on essaye d’arracher son jouet. Bref, il était dans la merde, il le savait bien, et probablement depuis la toute première fois où il avait rencontré l’Ange. Il haussa les épaules en réponse à ses remerciements, vu qu’il aurait menti en lui faisant croire qu’il avait raison, et menti en le détrompant. Quant à sa remarque sur ses comptes, il la laissa lui passer au-dessus vu qu’il était clair qu’Ariel n’était pas d’humeur à répondre à des questions ce soir et qu’Emrys n’était pas d’humeur à faire attention à l’humeur de quelqu’un d’autre. Ceci étant dit, ils auraient certes mieux fait de se quitter là-dessus, mais donc, maintenant, ils ne pouvaient plus. Encore qu’Emrys pouvait bien se barrer, lui, mais pas Ariel, et allez savoir ce que le fameux « patron » comprendrait s’il apprenait que le pigeon au billet de cent dollars avait finalement changé d’avis après avoir passé deux minutes avec son serveur star.

Donc, autant occuper ce temps efficacement et sans fioritures, no more drama. Emrys montra une photo de Midnight et n’obtint pas la réponse espérée, il s’en doutait un peu. Mais ce fut quand même une réponse instructive, au sens où Ariel reconnut Briséïs. Le Nephilim ne savait pas trop comment enchaîner là-dessus. Apparemment Ariel et Briséïs se connaissaient mais elle ne lui avait pas dit pour sa sœur, ou bien Ariel aurait fait la différence, ou du moins aurait tiqué quand Emrys avait parlé de Démone, vu que Briséïs n’en était pas une. Elle était une Psi, oui. Le Nephilim retint un soupir agacé. Voilà qu’il fallait jouer avec les sensibilités et les secrets des autres, maintenant. Bon eh bien c’était aussi une grande part de son métier, après tout. Il rempocha son téléphone et secoua la tête.

« Non, elle n’a aucun souci. Tu peux toujours lui poser la question, sinon, vu que vous êtes copains. »

Super crédible, après qu’il ait flashé à l’Ange une photo de la supposée Briséïs, n’est-ce pas. Cela dit, il y avait toujours des enseignements à tirer du moindre mot ou, comme il aurait pu le balancer à Minka pour se foutre de sa gueule, le diable se trouvait dans les détails.

« Tu n’as pas répondu à ma question, cela dit. Elle est déjà venue ici, depuis que t’y bosses ? Je pensais que seuls les Démons étaient acceptés mais apparemment, le videur est nouveau, s’il laisse bosser des Anges et entrer des Psis… »

Est-ce qu’Ariel savait seulement ce qu’Emrys faisait dans la vie, d’ailleurs ? Le Nephilim ne se souvenait pas lui en avoir parlé, mais là encore, il ne se souvenait pas de grand-chose de façon générale et surtout pas en ce moment. D’ordinaire, il avait déjà une mémoire très sélective et n’imprimait pas grand-chose qui ne le concernait pas directement, étant si peu concerné par son prochain. Et ces derniers temps, il avait carrément des trous noirs monumentaux, pendant lesquels on l’accusait de tuer des chats et faire bouillir des bébés, ou l’inverse, bref, il avait déjà entendu ce discours mille fois et en avait ras le bol. Et pour en revenir à la situation suivante, s’il savait, il n’allait pas mettre longtemps à se demander pourquoi un détective cherchait sa copine Psi dans une antre à Démon après lui avoir dit que non non, elle n’avait aucun problème, promis. Enfin, s’il avait été dans son état normal, probablement, ce qui n’était clairement pas le cas, et une chance pour le Nephilim.

« Je suis venu ici juste pour ça, et ces Démons là-bas, c’est aussi probablement pour ça qu’ils m’en veulent, même s’ils n’ont pas pris la peine de m’expliquer les détails. Parce que si ce n’est pas pour ça, je ne vois pas, pour une fois je ne leur ai rien fait et je suis totalement innocent. »

Comme l’agneau qui vient de naître, parfaitement.
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Ariel Cohen-Levy
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyMar 25 Nov - 19:49


Il y avait quelque chose d'étrange chez Emmys. Impalpable, il semblait s'effondrer sur lui-même. Attiré par une étrange gravité sordide qui grandissait au coeur même de son âme, il se repliait et revenait, toujours un peu plus faiblement. Comme la mer qui se retire lentement après la marée, il ne restait qu'un sable insipide jonché de détritus, souvenirs d'un caractère vivant, trempé, dont les coraux désormais blancs laiteux avaient été un éventail de couleurs vives.

Les mains d'Ariel se posèrent sur le bord de la table ronde et sale, il laissa glisser ses doigts sur l'arrête en fronçant les sourcils, embrouillé par l'alcool. Les pensées qui d'habitude rebondissaient joyeusement dans sa boite crânienne se mélangeaient, rendues solubles par le whisky. Un mélange assez indigeste de flashs incohérents l'envahissaient, il arracha la photo des mains d'un Emrys quasi neurasthénique. Il observa le regard d'une Briséis qu'il ne connaissait pas. Cette blonde là n'était pas son amie.

" Briséis n'a jamais posé le pied ici. Elle est dans sa boutique, et n'a rien a faire dans ce genre d'endroit, cette fille est ..." il marqua une pause un peu vague. Il avait envie de dire un ange. " bien. Une fille bien." Et le videur n'est pas plus nouveau que Briséis n'a posé le pied ici, je suis ici de la part d'un démon au cas où ça ne te sois pas encore venu à l'esprit " soupira le blond en avisant ses bagues. L'une d'elles comportait un grenat d'une taille assez importante. Ariel aimait cette pierre, d'un rouge sombre et attirant, il invitait à la méditation. Surtout une fois la bouteille finie.

L'ange releva son nez aquilin et posa un regard étrange sur le nephilim. Il était déjà fatigué, ça n'avait pas été long. Au fond de son regard se mêlaient rage de vivre et désillusion extrême. Il savait qu'il rebondirait, mais pour le moment il avait l'impression de faire du trampoline dans une cave d'un mètre vingt de hauteur sous plafond. Il passait le plus clair de son temps à se frapper le crâne en prenant de l'élan. Jamais totalement assumé, toujours motivé pour sauter.

" Quant à eux... " Il soupira, se leva et attrapa son plateau un peu plus loin. Relativement tendu, Ariel serra les poings et commença a avancer vers la bande de malabars avec la ferme intention de leur demander ce qu'il se passait avec le client qu'il servait de façon exclusive. Parfois, il suffisait de demander poliment pour avoir une réponse.

Mais il fut stoppé par un chope de bière en plein sur son débardeur échancré de façon ridicule. Jack Daniel's se scotcha sur son torse tandis qu'un démon aux yeux rougeoyants levait sa chope vide en direction de la tête d'un autre aux airs de grosse fouine.

" T'as dit quoi, sur ma maman?" répéta l'agressive créature qui avait par mégarde déversé toute sa blonde sur la blonde serveuse qu'il n'avait au demeurant même pas remarqué. La suite fut compliquée à analyser, mais Ariel se retrouva obligé de cacher son visage derrière son plateau tandis que ce qu'on pouvait qualifier de baston générale éclata brutalement. A l'image des saloons américains d'un temps plus primitif - mais qui correspondait si bien à la faune locale - la tempête monta en puissance. Jour de chance pour Emrys, ses ennemis numéros uns étaient désormais occupés à se frapper tout ce qui avait le poing en l'air sous l'air désintéressés de certains buveurs avachis sur leur table.

Au fond, un groupe lançait les paris. Quelques ivrognes se contentaient de fixer le combat avec d'autres démons aux airs sophistiqués. Ceux-là étaient les pires, et Ariel les craignait comme la peste. Ils ne frappaient jamais, n'attaquaient pas et restaient en retrait de tout un mince sourire en fil de rasoir sur le visage. De véritables monstres de perversité et de créativité.

Le serveur se faufila hors de la cohue et s'échoua lamentablement face a Emmys " Dis moi , s'il te plait, ce qui arrive à Briséis. Elle a été possédée ? Car sur ta photo, ce n'est pas mon amie."
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Emrys L. O'Mordheim
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptySam 29 Nov - 15:35


Une fille bien, ah bon. Emrys n’en aurait pas juré, lui, pour des tas de raisons, à commencer par le fait que personne n’était « bien ». Il n’y avait pas de passant innocent, et s’il jetait un caillou dans une foule, il toucherait toujours quelqu’un coupable de quelque chose, quoi que ce soit. Si les gens bien existaient vraiment, il n’y aurait pas d’Enfers et pas de Cité éternelle – même s’il n’y avait déjà plus de Cité éternelle, pour d’autres raisons. Si les gens bien existaient, alors l’existence même des Anges et des Démons n’auraient plus aucun sens. Ariel lui-même avait ses casseroles, malgré tout le soin qu’il mettait à jeter de la poudre aux yeux au reste du monde et à lui-même en particulier. En cela, Emrys n’avait pas l’impression de faire preuve de son pessimisme habituel, c’était juste un état de fait, une constatation et le fruit d’une longue expérience, après plus de cinq siècles à errer sur Terre. Quant à Briséïs en particulier, le Nephilim voulait bien croire qu’elle était sympa, mais au-delà de ça, elle lui avait menti, ne serait-ce que par omission. Elle avait essayé de le manipuler, et l’avait pris pour un con, qui plus est, si elle pensait vraiment qu’il ne se rendrait pas compte de ce que sa sœur était, et donc, par extension, de ce qu’elle était, elle. Soit, elle pensait peut-être, sûrement, même, avoir affaire à un humain quand elle s’était adressée à lui pour un travail. Elle ne pouvait pas savoir qu’Emrys était également une créature surnaturelle et qu’il allait comprendre à la seconde où il la croiserait que Midnight était une Démone. Mais il lui avait bien fait comprendre, au point même qu’elle s’était mise en colère, qu’il avait besoin de tout savoir, absolument tout, ou bien c’était sa vie à lui qui serait en danger. Et elle lui avait caché le plus important, et aujourd’hui, il se retrouvait embringué dans cette histoire louche et maté méchamment par une bande de Démons tout prêts à lui péter la gueule. Alors non, il ne considérait pas Briséïs comme une fille bien pour sa part.

Le Nephilim reprit son téléphone des mains de l’esclave et le regarda aller faire allez savoir quoi allez savoir pourquoi et évidemment, se retrouver au milieu d’un beau bordel. Comme si ça n’était pas prévisible. Emrys appuya son menton sur sa main en le voyant revenir venter à terre et observa la bagarre qui se jouait un peu plus loin en secouant la tête. Les gens étaient vraiment idiots, tous autant qu’ils étaient. S’il y avait bien un truc que les gérants des boîtes, démoniaques ou angéliques, n’acceptaient pas, c’était ce genre de publicité, et dans pas longtemps, il allait y avoir des places libres au comptoir. Emrys tourna son regard vers Ariel, qui le relançait sur Briséïs, et fit la grimace.

« Je te dis qu’elle va bien enfin elle allait bien la dernière fois qu’on s’est vus. Et pour le reste, on a tous des problèmes, non ? »

Wink wink. Il parlait à un spécialiste, après tout.

Tout ça, c’était ses affaires à lui, et celle de la Psi. Elle était sa cliente, et comme tous les clients, elle avait menti. La différence avec les autres, c’étaient que leurs petits mensonges ne faisaient qu’entraver les enquêtes d’Emrys sans que ça empiète sur sa vie à lui, mais parce qu’il s’agissait de mensonges d’humains. Ils lui cachaient qu’ils étaient adultères, que leurs intentions n’étaient pas si pures qu’ils le prétendaient, qu’ils cherchaient des preuves pour divorcer plus facilement, etc. Tout ça, Emrys s’en foutait. Et tout ça, il le gardait pour lui, tout comme il ne pouvait pas cracher à Ariel tout ce que Briséïs lui avait confié. Non pas qu’il se sentait redevable vis-à-vis d’elle, mais simplement parce qu’elle était sa cliente et que s’il se mettait à balancer les secrets que ses clients lui confiaient dans le cadre de ses affaires, ce serait mauvais pour le business. Les gens qui faisaient appel à un privé le faisaient souvent parce qu’ils ne voulaient pas s’adresser à la police, parce que les privés n’étaient pas soumis aux mêmes règles morales, notamment. Et ce n’était pas parce qu’Ariel disait que Briséïs était son amie que ça suffisait. Le Nephilim se leva comme la bagarre se rapprochait d’eux, et recula vers la porte. Peut-être qu’il serait temps de filer. Il avisa l’Ange et esquissa un essai de sourire qui retomba à plat. Il n’avait même pas envie de se moquer de lui.

« Depuis quand est-ce que les Anges doivent larbiner pour les Démons ? T’es libre de te barrer quand tu veux, à moins qu’il te tienne d’une façon ou d’une autre, mais même comme ça… »

Eh bien, Emrys était prêt à parier que l’Ange parlait du même gugusse qui l’avait laminé ce jour-là et laissé agoniser sur la place. Et connaissant Ariel, menacer sa petite vie d’Ange de l’amour et de la générosité n’était certes pas suffisant pour lui faire faire quoi que ce soit, sinon ça ferait longtemps qu’Emrys lui-même aurait réussi à mater ce petit effronté. Non, le Démon devait le tenir par autre chose, menacer son chat, son poisson rouge ou n’importe quoi qui lui tenait à cœur, c'est-à-dire en fait n’importe qui faisant partie de sa vie. Le Nephilim le fixa quelques secondes, en se disant qu’il ferait mieux de ne pas s’en mêler, de faire comme s’il n’avait pas entendu, ou pas compris, faire l’idiot. Mais c’était typiquement ça qui l’énervait chez l’Ange et qui l’avait énervé dès le début, et qui faisait qu’Emrys finissait toujours par entrer dans le jeu et dans la vie d’Ariel d’une façon ou d’une autre.

« Pourquoi tu le laisses faire ? J’ai vu de quoi tu étais capable, ce jour-là, sur la plage. Je m’en souviens encore. » Il leva la main droite pour montrer la fine et presque invisible ligne de peau plus blanche, là où une des pointes de verre lui avait transpercé la chair. « Tu pourrais botter le cul à la plupart des créatures surnaturelles que j’ai croisées dans ma vie, alors il a quoi de spécial, celui-là, pour que tu t’écrases ? »

Il sentait revenir les vieux relents de leur conversation de la dernière fois et n’avait pas envie d’y replonger, sachant qu’ils ne seraient jamais d’accord, qu’Ariel ne comprendrait jamais qu’il infligerait cent fois plus de souffrance aux gens qu’il essayait de protéger en souffrant à leur place. Et puis ce Démon, quel qu’il soit, ne jouait-il pas dans le camp d’Emrys, de ce point de vue-là ? Il démontrait à l’Ange plus efficacement que tout le blabla que le Nephilim lui avait servi que sa vision du monde était dépassée. Soit. Ça énervait quand même prodigieusement Emrys et il préférait ne pas chercher à savoir pourquoi, parce qu’il était sûr que la réponse ne lui plairait pas.
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyMer 3 Déc - 22:17


Drôle de question. Mais surtout drôle de façon de la poser. Depuis quand est ce que les anges devaient-ils larbiner pour les démons? Encore fallait-il définir larbiner. En se voyant dans un coin de verre, déformé par la sphère et le visage élargi, Ariel n'eut plus de doute sur le côté larbin de l'affaire. Il ferma douloureusement les yeux, se mordit la lèvre inférieure et se laissa échouer aux côtés d'Emrys. Il aurait aimé lui poser plus de questions a propos de Briséis mais savait par avance qu'il n'y aurait pas plus de réponses, simplement une quantité considérables de points d'interrogations que le brun ne saisirait pas au vol pour faire disparaître l'inquiétude croissante du jeune ange blond.

Il se recula de nouveau dans son siège, attrapa sa bouteille sur le comptoir qui avait survécu à la bataille légendaire des abrutis qui étaient désormais en train de battre le pavé à l'extérieur du bar. Ariel en but un long trait et se revit dans ce parc, ce jour de fin d'automne. Etonnamment doux, le temps. Il se rappelait de l'air sur son épaule quand il lisait paisiblement, légèrement enveloppé d'étoffe rose, la tête dans les nuages, les pieds dans l'eau.

Puis Kyran était revenu, l'avait attrapé, et ne l'avait plus lâché. Maintenant il était là, pâte à modeler dans les doigts démoniaques d'un homme qui n'en était plus un. Et son excuse ? Aucune, il était terrifié, perdu et incapable de se gérer. Se laisser aller à l'autorité d'une créature du mal était le choix le plus facile à faire. Malgré les remords. Comme autant de vers, ils lui rongeaient le ventre, remontaient dans son dos. Il s'en voulait comme jamais. Il s'en voulait de tout. Ca le rendait malade, hystérique. Dans son dos, quelque chose le grattait, il se retrouvait parfois les ongles en sang tant il frottant ses ongles contre la peau de sous ses omoplates, étrangement tordu vers l'arrière.

Et que dire à un Emrys qui le fixait de cet air si apathique ? Ariel sentit le goût ferreux de la défaite dans sa gorge et prit une nouvelle fois du bourbon de mauvaise qualité.

" D'après toi. Il a menacé les miens. Tout mes pensionnaires, ceux à qui je me dévouais. Il m'a parlé de leur faire du mal, de les détruire. J'ai préféré les épargner, je l'ai suivi." il marqua une pause pleine de dégoût pour lui-même puis secoua la tête, libérant une mèche blonde qui hors de sa coiffure tout a fait 90 se remit à boucler follement comme pour rappeler que les êtres célestes étaient de gentilles choses toutes douces, toutes rondes, toutes chatoyantes.

" J'ai chassé tout le monde de chez moi et je l'ai laissé faire. Je ne voulais pas prendre le risque de blesser qui que ce soit en me rebellant. Voilà, tu dois être si fier Emrys." Il tourna un regard vaseux et embué par les vapeurs " Tu avais raison, tu voulais le savoir depuis le début je parie. Tu avais raison, voilà, le monde n'est pas si joli, pas si parfait. Et comme tu l'avais prévu, les choses comme moi n'y survivent pas. Alors en attendant je sers des tequila et je rentre chez un démon le soir venu. Il n'y a plus personne à aider chez moi, le sable ensevelis tout et j'ai décidé de tous les remettre à la rue plutôt que de les laisser être les jouets de ce..." il reposa la bouteille et serra difficilement les dents. Il avait déjà beaucoup pleuré auparavant. Désormais il ne restait qu'un drôle de parfum acre.

L'odeur de la corruption, du sexe, de la plume brulée. Nerveux, il remonta une main dans son dos et gratta sensiblement en fixant un point imaginaire. Pourquoi avait-il tout sorti de but en blanc ? Pourquoi se confier une nouvelle fois à Emrys qui s'en fichait comme de sa première dent? Il coula un regard sur le visage de son interlocuteur, visiblement affecté. Ariel n'était pas capable de s'endurcir face aux épreuves que lui infligeait la vie. Il encaissait mollement, tombait par terre et attendait que l'orage ne passe en se recroquevillant. Il attendait de l'aide. Et l'aide n'était pas ici. Tant pis. Il reprit une bouteille et s'empara de la photo de Briséis, ou plutôt de ce double étrange aux airs de tueuse. Il demanderait pour lui.
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyVen 5 Déc - 19:30


En attendant une éventuelle réponse d’Ariel à ses questions, Emrys eut un genre de moment de grâce, à savoir qu’il avait parfaitement conscience d’avoir tort en lui posant des questions, mais qu’il le faisait quand même, et pourquoi ? Et en premier lieu, pourquoi est-ce que l’Ange lui sortait autant par les yeux, en définitive ? S’il prenait le temps d’y réfléchir, et de façon posée et objective, Ariel ne lui avait jamais rien fait de mal. Il avait commencé par lui amener un verre d’eau alors que le Nephilim avait la gueule de bois, et aujourd’hui, il lui servait un verre d’alcool, et entre ces deux verres, l’Ange n’avait jamais rien fait pour justifier la colère d’Emrys. Certes, ce dernier était toujours en colère, c’était un état d’esprit et de corps chez lui et il avait depuis longtemps abandonné l’idée de savoir pourquoi est-ce qu’il était aussi colérique. La plupart du temps, il se contenait, tout en rage contenue, ce qui rendait ses éclats de colère d’autant plus impressionnants, mais Ariel avait le don, involontaire, qui plus est, de le faire démarrer au quart de tour rien qu’en étant là et en ouvrant la bouche. Alors oui, le problème était qu’il ouvrait la bouche, ce satané emplumé, mais il n’était pas le premier à dire des trucs qui ne plaisaient pas à Emrys. Elayne le menaçait d’une mort atroce tous les jours que Bob faisait et pourtant Emrys le vivait bien. Et dans l’absolu, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire que l’Ange ait une vision de la vie complètement stupide et surréaliste ? Ce n’était pas comme s’ils vivaient ensemble et comme si la façon de penser de l’Ange avait une quelconque conséquence sur la vie du Nephilim, alors pourquoi, pourquoi, pourquoi ? La réponse la plus simple aurait été qu’aux yeux d’Emrys, la gentillesse et la charité étaient l’apanage des gens faibles, preuve en était que c’étaient toujours les gens sympas qui mouraient les premiers. Mais ça allait forcément au-delà de ça, sinon Emrys ne se mettrait pas dans des états pareils. Peut-être que ça venait de sa haine des Anges, haine mâtinée de peur évidemment, parce qu’il avait certes toujours peur des Anges, d’une certaine façon, un réflexe de Pavlov à peu près aussi humiliant qu’impossible à contrer. Ultimement, il était fort probable que si Ariel n’avait pas été Ariel, il ne se serait pas retrouvé là à dépérir, parce qu’il dépérissait clairement dans ce trou, comme une fleur privée de soleil ou, pour faire une comparaison plus à propos le concernant, comme un poisson hors de l’eau. Emrys fixait cette créature pâle et quasi transparente, sans plus aucune lumière dans le regard ou dans les cheveux ou sur le visage – parce qu’Ariel, au top de sa forme, scintillait carrément, aux yeux d’Emrys – et il ne pouvait s’empêcher de le comparer à l’Ange qu’il avait vu sur la plage, au bord de l’eau, ce soir de la fête du feu, qui bondissait dans l’écume en riant, ravi de tout, ou de rien.

Le Nephilim se secoua alors que la voix de l’Ange claquait enfin. Il, il, c’était qui, ce « il » ? Mais à part ça, la nouvelle ne l’était pas vraiment, nouvelle. Emrys s’attendait plus ou moins à quelque chose de ce genre. Il écouta le récit d’Ariel jusqu’au bout en dodelinant de la tête, les yeux mi-clos. Ne pas prendre de risques, ah ça c’est sûr que c’était tellement pas son genre, à celui-là – ironie bien sûr. Ils étaient tellement différents, tous les deux… A sa place, Emrys se serait aussitôt rebellé, se serait battu bec et ongles, en sachant que quiconque le connaissait et étant menacé aurait compris et approuvé sa démarche, se serait même également rebellé et battu bec et ongles. Mais tout ça n’avait que peu d’importance puisqu’il était impossible qu’Ariel voit les choses différemment. Aurait-il réagi de la même façon si c’était lui qu’on menaçait et Emrys qu’on aurait forcé à faire quoi que ce soit, pour lui ? Le Nephilim se passa une main sous le menton, effleurant sa barbe de trois jours, puis s’étira, en arrière, les bras étendus de chaque côté, et haussa les épaules.

« Pourquoi est-ce que je serais fier d’une chose pareille ? C’est pas comme si je le savais pas déjà, que j’ai raison. Et tu sais déjà ce que j’en pense, aussi : tout ça, c’est une question de choix. Tu les as remis à la rue, soit. Ils seront toujours les paumés les plus heureux de San Diego pour ce que tu leurs as donné tout ce temps. Et si ton Démon est une telle enflure, c’est pas parce que tu les as sortis de ta vie qu’ils sont à l’abri. La seule façon de les protéger c’est de faire comprendre à ton pote ce qu’il risque à s’en prendre à eux, et pas en lui donnant ce qu’il veut. »

Dans la salle, la bagarre commençait à s’apaiser d’elle-même, comme un feu qui aurait manqué d’oxygène. Emrys vit les Démons de la discorde, ou ce qu’il en restait, les pointer du doigt, comme si c’était de leur faute à eux. Mais les gens, en général, aimait bien reporter leurs propres torts sur les autres. Le Nephilim recula d’un pas vers la sortie. Il ne se laisserait pas marcher dessus, lui, jamais, il était prêt à en souffrir et à en crever s’il le fallait.

« S’il te fait chanter, c’est parce que tu lui en donnes le droit et le pouvoir, c’est ça mon avis, mais c’est pas comme si c’était très intéressant. Tu permets qu’on finisse cette conversation dehors ? »

De toute façon, les clients n’avaient pas besoin d’un serveur, là, tout de suite, mais que quelqu’un les sépare dans leur grande baston du soir. Il posa la main sur le bras d’Ariel, puis referma la main dessus, attendant de voir si l’Ange allait le suivre ou pas. Il n’était pas son Démon, lui, il ne forcerait pas Ariel à faire quoi que ce soit s’il ne voulait pas. Ce qui voulait dire aussi que s’il ne voulait pas, Emrys le planterait là et puis voilà, à la merci des autres lourdauds. Est-ce que c’était mieux, comme attitude ? Probablement pas, à part que le Nephilim, lui, lui laissait le choix. Il finit par sortir du bar, montant l’escalier quatre à quatre et déboulant sur la plage battue par le vent et éclairée par les néons de l’établissement. Voilà, c’était bien mieux. Il se tourna pour voir si les Démons étaient sur leurs talons.

« Si tu veux, ce soir, tu ne rentres pas voir ton Démon, tu l’attends ici et tu lui fais comprendre qu’à partir de maintenant, c’est mieux pour sa santé qu’il se trouve une autre soubrette. Et si tu veux, je t’aide. »

Des coups, du sang et de la douleur, voilà bien quelque chose qui lui semblait attirant, la seule chose peut-être qui pourrait l’arracher de son cocon de fatigue et d’apathie mortelle.
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Ariel Cohen-Levy
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyLun 8 Déc - 20:23


Ils seront toujours les paumés les plus heureux de San Diego pour ce que tu leur a donné tout ce temps.

La phrase résonna étrangement dans l'esprit d'Ariel. Une petite bille en métal dans le flipper cosmique faisait tinter quelque chose en lui. Comme toujours, le petit être frêle était à la merci de ses émotions. Malgré l'alcool, la lassitude et la tristesse, il sentait vibrer la cloche innocente de sa douceur, de sa tendresse. Oui, Emrys lui rappelait que ça n'avait pas été vain, que ça ne le serait pas.

Il se pencha un peu vers l'avant et tenta de ne pas laisser naitre le sourire qui oscillait dangereusement sur ses lèvres fines. Il avait le rouge aux joues, et l'air d'un enfant perdu parmi toutes ces crasses qui peuplaient le bar. L'ange rayonna une courte seconde, perdue dans les vapeurs d'alcool. Ariel aurait aimé répondre, mais une pinte siffla près de son oreille, annonçant la reprise des hostilités. Ce qui semblait avoir été l'arbitre hurla un énorme " fils de pute". Il semblait donc que la partie ne faisait que commencer.

Emrys proposa de partir, il n'y vit aucun inconvénient après avoir écouté ce qu'il avait a dire sur sa lâcheté. Oui, il ne dépendait que de lui de pouvoir se dégager de l'emprise de Kyran. Pourquoi ne pouvait-il pas le faire? Pas avancer de lui même, chercher à aller plus loin. Impossible, il était tétanisé. En montant les marches, Ariel chercha les vrais raisons de son inaction. La racine de sa peur.

Quand Emrys posa sa main sur son bras, il le laissa faire et accepta ce contact un léger sourire aux lèvres, semi rêveur. Il resta même un moment comme ça avant de se dégager. Lorsqu'ils atteignirent l'air pur, il respira un grand coup et s'étira en profitant de l'étendue d'un ciel qu'il ne voyait plus si souvent. Le blond releva les mains et détacha son chignon en frottant son maquillage vaguement du poignet.

" Tu sais j'aimerais pouvoir ... faire comme tu dis mais je suis seul. Si je me dégage et qu'il revient plus tard? Ca sera la même chose, sauf qu'il sera furieux. J'ai un pouvoir, mais ... mais..." Il marqua une pause et souffla " Je n'ai aucun contrôle sur ce dernier. Il arrive parfois comme ça, mais quand je le souhaite ?... presque jamais... " Il soupira lourdement avant de s'assoir sur un banc en levant son petit nez vers le grognon qui semblait comme s'être ré-animé.

" J'ai besoin qu'on me protège, je ne suis pas indépendant, pas fort ni débrouillard. Je sais obéir, me courber et m'exécuter ... Etrangement c'est arrivé avec le pire des êtres. Il est si cruel...Kyran n'est pas..." Puis il bloqua un instant , se rendait compte que le prénom était sorti de ses lèvres comme un relent de vomi. Qu'allait donc dire Emrys? Le connaissait il seulement? Aucune idée. Le petit ange ramena une jambe contre lui et frissonna légèrement saisi par le froid. Mais il ressemblait déjà plus à la lui même. Le visage neutre, les boucles libre. Son petit se leva comme celui d'un rongeur et il posa un regard doux bien qu'un peu embué sur le brun.

" Je comprends pourquoi tu es toujours si ... Tu me vois comme un chaton incapable de me débrouiller. Ca t'irrites... Mais voila je suis comme ça. "

Il s'imagina en train de miauler dans un petit panier rose et ne trouva pas la comparaison mentale si déplacée. Si seulement il avait été un petit animal, tranquille. Dépendant de quelqu'un qui l'aimerait. Mais non il fallait faire usage de ses bras, de ses jambes, de sa tête. Beaucoup de choses à gérer, et il n'était pas spécialement doué pour ça. Il se releva, s'approcha d'Emrys et pencha la tête sur le côté en reniflant vaguement. Il scrutait ce nouvel Emrys, cette sorte de copie carbone aux modifications légères, a peine décelables
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« Le Nephilim est comme un ange en danger. »
Emrys L. O'Mordheim
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyJeu 11 Déc - 16:16


Hors de ce bar, une fois qu’ils furent de nouveau à la surface, à la lumière de la lune et à l’air libre, c’était comme si Ariel revivait devant ses yeux. Oh bien sûr, on était loin du type sautillant qu’Emrys avait pris longtemps pour une femme au début de leur relation, mais des cheveux détachés et moins de noir autour des yeux pouvait déjà beaucoup changer une physionomie. A croire que la fleur venait d’être arrosée et tentait vaillamment de retrouver son éclat. C’était plus là l’Ange qu’Emrys connaissait, si tant est qu’il pouvait prétendre le connaître, évidemment. En bas, les bruits étouffés de la bagarre leur parvenait, de même que derrière eux, le lent ressac de la mère, invisible dans la nuit, mais bien présente dans leurs oreilles. Le Nephilim se sentait donc beaucoup mieux lui-même. Il avait beau être habitué au monde de la nuit et à tout ce qu’il avait de moite et de dégueulasse, ça ne voulait pas pour autant dire qu’il appréciait ça. Il écouta Ariel reprendre le fil de leur conversation, et les paroles de l’Anges résonnèrent bizarrement à ses oreilles. En fait, tout d’un coup, Emrys eut un peu l’impression de se prendre une gifle, parce qu’il se rendit compte qu’à une époque de sa vie, il avait été lui aussi sous l’emprise de quelqu’un, face à quelqu’un d’autre qui le suppliait de se libérer. Bien évidemment la comparaison s’arrêtait là, si ce n’était qu’Elayne était également une Démone. Mais la différence fondamentale entre eux c’était que le Nephilim, lui, s’était de son plein gré plié aux quatre volontés de la garce, il aimait ça, même, aimait ce qu’elle avait de lui et s’amusait beaucoup. Et si déjà à l’époque Cordelia avait essayé de le convaincre de quitter la Démone, Emrys n’avait pas répondu comme Ariel aujourd’hui, « j’aimerais bien mais je ne peux pas », non, lui, c’était encore plus pathétique, parce qu’il ne voulait tout simplement pas se libérer. Il avait fallu qu’un ami meure, que Cordelia gise dans son sang pour qu’il ouvre enfin les yeux, et l’un dans l’autre, ce n’était pas non plus cela qu’il souhaitait à Ariel.

Sur la question de son pouvoir, là évidemment, c’était plus ennuyeux. Emrys voulait bien croire Ariel les yeux fermés quand celui-ci lui disait qu’il ne le contrôlait pas, parce qu’il en avait été témoin. C’était d’autant plus rageant que son pouvoir était quand même sacrément destructeur. Il aurait fallu que l’Ange se trouve un maître ou quelque chose comme ça : Emrys lui-même avait eu un genre de professeur, et il avait appris ensuite à un autre Nephilim à accepter sa nature et à contrôler son don. Mais il ne voyait pas comment il pouvait aider Ariel, et surtout, il doutait de pouvoir lui apprendre quoi que ce soit sans avoir envie de l’étrangler au bout de deux minutes de cours magistral. Le paradoxe était que si son pouvoir était violent, Ariel, lui, ne l’était pas du tout, comme il était en train de l’expliquer à Emrys, qui grinçait presque des dents de frustration. Pas indépendant, pas fort, pas débrouillard… Il aurait bien aimé prétendre que toutes ces choses s’obtenaient avec l’expérience, mais il y avait certes une question de personnalité également. Lui-même était indépendant depuis toujours, depuis que petit garçon et déjà malheureux chez lui, il avait entendu sa mère adoptive le traiter de monstre et parler de cette créature surnaturelle qui était venue le déposer chez eux. De son indépendant, il n’avait pas toujours tiré le meilleur, évidemment. Mais ce qui l’avait guidé toute sa vie, aussi, c’était la nécessité et l’instinct de survie, et une soif dévorante de liberté. Jamais il n’aurait pu encore accepter de servir un maître, de laisser quelqu’un poser les mains sur lui sans qu’il le désire, tout cela, il n’aurait pas pu le supporter encore et il ne se mentait pas à lui-même quand il disait préférer mourir que revivre ça. Alors il avait envie d’attraper Ariel par les épaules et le secouer dans tous les sens, et lui dire que peu importait qu’il ne maîtrise pas son pouvoir, peu importait qu’il soit d’une nature douce et dépendant, nécessité faisait loi, il fallait qu’il se botte le cul et fasse quelque chose, n’importe quoi, qu’il essaye, au moins, quitte à en souffrir et quitte à en crever, parce que ce serait encore mieux que de rester là à mourir debout et maquillé comme une oie.

Mais c’est là qu’un prénom franchit enfin les lèvres de l’Ange, et tout d’un coup, Emrys se sentit calme. Très calme. Vraiment très très calme. Il entendit la fin du propos de l’Ange sans l’imprimer, alors que pourtant il venait très probablement de prononcer une grande vérité sur laquelle, pour une fois, ils auraient pu tomber d’accord. Mais non, il se tenait là, statufié, le regard fixe, sans même se rendre compte qu’Ariel s’était approché de lui pour faire Dieu savait quoi.

« Je vais le massacrer. »

Il y avait, dans la vie d’Emrys, certaines personnes qu’il appelait, pour rire ou pas, ses malédictions, et d’ailleurs Ariel en faisait partie. Et il se trouve que Kyran aussi, ou du moins Jack, puisqu’Emrys ne l’avait jamais appelé autrement. Cette petite raclure maigrichonne qu’il avait passé à tabac et humilié à Londres il y a avait de ça quelques siècles était de retour en ville, bien vivant et surtout, devenu Démon, ce qui n’avait même pas étonné le Nephilim. Jack était le candidat parfait pour l’Enfer : vicieux, fourbe, à s’en prendre aux faibles, avec une grande gueule, et obéissant, tellement obéissant… Emrys le détestait d’une bonne vieille haine ancestrale. Il baissa les yeux sur Ariel, tellement proche de lui que ses cheveux blonds lui frôlaient le visage. Le Nephilim voyait d’autres cheveux blonds, étalés en corole autour d’un visage pâle, pâle comme celui d’Ariel, et poisseux de sang. Une humaine, une fille pour laquelle Emrys n’aurait rien sacrifié, pas même son temps, mais dont la mort l’avait malgré tout mis en rage parce qu’on la lui avait prise, et par « on », il entendait évidemment Jack – Kyran. Le Nephilim fixait Ariel et soudain, il lui paraissait évident que son tortionnaire soit Jack, parce qu’Ariel était tout à fait son genre.

« J’aurais dû le tuer la première fois que je l’ai vu. Et j’aurais dû le tuer quand je l’ai revu à San Diego. »

Mais là non plus, en fait, il ne savait pas pourquoi il ne l’avait pas fait. A part qu’une présence dans sa tête lui avait interdit, ce qui était stupide, parce qu’il n’y avait aucune présence dans sa tête. Et toutes ces pensées assassines lui venaient moins par instinct de protection vis-à-vis de l’Ange que par envie de fracasser le petit crâne de Jack. Le Démon n’aimait pas Emrys non plus, et Emrys aimait à penser qu’il avait même peur de lui. En tout cas, lui, à la place d’Ariel, il n’aurait pas hésité une seconde à aller lui faire sa fête, et là encore, c’était frustrant, parce qu’il n’était pas à la place d’Ariel.

« Ce petit rat… Tu pourrais t’en débarrasser si facilement, pourtant… C’est pas une question d’être débrouillard, c’est une question d’agir quand t’es au pied du mur. Ce type est un faible et ça m’étonne pas qu’il t’ait choisi comme victime. »

Et voilà, il avait de nouveau envie de casser un truc, mais il n’avait plus les fenêtres d’Ariel sous la main, alors il ne pouvait que bouillir sur place, jusqu’à ce que la chape de plomb qui l’habitait de retombe sur lui pour étouffer le tout.

« Si seulement on pouvait quitter cette ville… »

Marmonnement emporté par le vent, et pas « on », il n’entendait pas Ariel et lui ensemble, mais chacun de leur côté, ça oui.
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyDim 28 Déc - 12:52


Il est parfois difficile de savoir ce qu'une personne pense réellement de vous. Dans la mesure où il y a ce que vous ressentez, ce qui est réellement envoyé, et ce que la personne pense au fond d'elle. Sans oublier ce qu'elle ne pense, la part inconsciente qui guide parfois ses gestes, parasites. Comme des relents gastriques incontrôlés, il y a quelques mots, quelques tics et parfois mêmes des regards. Les signaux se mêlent, se contredisent.

Ariel était incapable de savoir analyser autrement qu'à l'instinct. Il n'avait pas de psychologue interne capable de lui dicter le comportement à adopter, ou comment prendre une phrase ou une autre. Il fonctionnait au feu, un feu doux, rosâtre qui ronronnait en son ventre et réchauffait son âme malgré le froid engourdissant qui pénétrait ses os depuis quelques temps. Un froid apporté par une vie difficile et rugueuse à la surface d'une planète malade, gangrénée. Emrys semblait lui aussi gagné par cette étrange infection, même une plus forte. L'épidémie qui plombait les regards et les lèvres; le coeur et les jambes.

Il regardait les yeux animés du brun. Le feu de la colère, des souvenirs et des braises illuminait son visage comme un feu vivace dans le brouillard. Brouillard épais, vaseux, si dense qu'il remplissait autant les yeux que les poumons, les oreilles, endormait les sens et figeait sur place celui qui aurait aimé lutter contre lui. Les mains d'Ariel glissaient sur ses propres bras, il ne comprenait pas vraiment pourquoi soudainement la colère. La haine. Kyran et Emrys, de vieux ennemis? Le démon et le nephilim se frappaient-ils parfois ? Quel lien pouvait bien les unir ?

" Alors ne sois pas étonné qu'il m'ait choisi moi. Je suis encore plus faible que lui, mais je préfère prendre les coups plutôt qu'une innocente ne meure a ma place." Ariel avait pressenti la folie du pirate. Il la sentait comme un acide qui roulait dans ses veines chaudes, irriguant ses membres et pourrissant sa chair depuis ses premiers émois, sans doute même sa vie mortelle. Il avait senti l'ivresse de ses reins, la façon dont il l'avait pris plutôt qu'égorgé. Kyran avait fait un choix qui avait sauvé le vaisseau de Miel, et l'ange avait du mal à discerner pourquoi. Il savait cependant que n'importe quelle autre aurait péri. Il ne l'aurait peut être même pas touchée, simplement pénétrée d'une lame, étouffée entre ses doigts agiles et souples.

" Kyran n'est pas qu'un démon c'est un esprit malade. Il boit le sang là où d'autres puisent la vie" il regarda un peu sur le côté et marcha finalement en direction du centre-ville plus humain. Plus éclairé, plus vivant. " Avec moi il ... Je ne sais pas mais c'est mieux pour tout le monde. De toutes façons, un jour, je demanderais de l'aide. Dès que je le pourrais. Je supplierais pour qu'on me porte secours, c'est juste que je suis incontrôlable. Imagine si je l'attaque et que je tue quelqu'un par accident ? Moi je ne peux pas imaginer ça. J'attendrais un supérieur, un archange ou un ange qui pourra me sauver et après je répondrais de mes actes et de mes choix."


Il soupira " Moi aussi j'aimerais partir, aller le plus loin possible et m'enfoncer dans une quiétude tranquille. Une plage, de l'eau. Quelques personnes desquelles je devrais m'occuper. Des enfants peut être ? Oui j'aimerais bien mais ce monde est trop sale pour les petits" il fronça le bout du nez et haussa les épaules en s'arrêtant devant un marchand ambulant. Il respira doucement le parfum des mets chinois qu'il cuisinait à toutes vitesse, dégoulinant de sueurs dans son camion. Il ne regarda même pas les deux autres, occupé à remuer les nouilles sautées. Le blond se tourna vers EMrys

" Dis moi, d'où connais tu Kyran ? Pourquoi cette haine? Et arrête de toujours détourner les questions j'aimerais savoir ce dont il est capable et l'étendue du mal qu'il peut faire. Car à moi, pas plus qu'un pervers avec son animal de compagnie."



ps: Désolée pour le retard avec tout les examens et les fêtes j'ai pas géré <3 love, JOYEUX NOEL a toi <3
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Emrys L. O'Mordheim
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyMar 30 Déc - 21:56


Étonné, non, Emrys ne l’était pas. Après tout Ariel était la victime idéale, et pas que de Jack. Il aurait pu avoir sa photo à côté de la définition du mot « souffre-douleur » dans le dictionnaire. Et quant au Démon – un Démon ! ce rat d’égout puant qui n’était que la moitié d’un homme la dernière fois qu’Emrys l’avait croisé dans les rues de Londres ! –, il était la brute idéale également. Qui ne s’en prenait qu’aux faibles, et pas seulement parce que lui-même était faible mais parce qu’il aimait ça. Un sadique pur jus, le Nephilim savait les reconnaître à des kilomètres parce que lui-même trouvait un certain quelque chose à secouer les faibles, Ariel – encore une fois – en était la preuve, quelque part. Cependant, les points communs s’arrêtaient là entre Jack et Emrys, ce dernier appréciant surtout la torture psychologique ou, pour le dire avec moins de classe et plus d’impact, il aimait foutre la merde, voilà. Jack, lui, pour commencer, était un tueur. Un frustré aux dents longues qui avait lui-même été une victime avant l’heure, et le grand cycle de la vie était implacable là-dessus : les victimes, un jour, se transformaient toujours en bourreau. Le Nephilim abaissa son regard sur l’Ange tandis qu’il lui parlait, refusant de faire plus que ça, de n’abaisser ne serait-ce que son visage, refusant de plier, tout simplement, et son regard était ancré au visage d’Ariel comme s’il tentait de le marquer au fer rouge rien qu’avec ses pupille brûlante de haine. En cette seconde, il n’avait jamais autant haï quelqu’un que Jack, Kyran, peu importait le nom qu’il s’était donné pour tenter d’échapper à sa condition. Et, oui, il haïssait aussi Ariel, de ne pas pouvoir se défendre, de ne même pas vouloir, d’être faible, de ne pas comprendre, de ne pas voir Jack comme Emrys le voyait. Le Nephilim aurait tout donné pour que l’Ange regarde le Démon par ses yeux, en cet instant précis.

Il voulait bien croire tout ce qu’il lui disait. Mais au-delà de ça, avant ça, Jack avait été un humain pitoyable et la façon dont il se vengeait sur tous les faibles qui lui passaient sous la main, Ariel, Alice du temps où il n’était qu’un homme, prouvait bien qu’il ne serait jamais que cela. Le fait qu’il soit devenu un Démon n’y changeait rien. Emrys serrait les dents, contractait la mâchoire, tentait d’ouvrir en deux le crâne de l’Ange pour y arracher de force le Démon qui s’y logeait, et qui n’était pas que Jack, à présent. Ariel était tout autant prisonnier de Jack que de lui-même. Mais, Emrys, sauveur des âmes en peine ? Il ne savait pas faire ça. Il aurait pu essayer qu’il n’aurait pas réussi. C’était là une responsabilité qu’il ne voulait pas endosser, qu’il fuyait, même, depuis toujours. Il détourna finalement le regard et fixa la mer un peu plus loin, cette flaque de boue noire et statique à ses yeux, une véritable porte de l’enfer. Ce qu’il avait contre l’océan, il n’en savait rien, c’était comme ça. Et il avait du mal, en le regardant, à imaginer qu’il avait, en quelques sortes, donné naissance à Ariel.

« Eh bien, attends, alors. Attends qu’on vienne te sauver. »

Et qui viendrait ? Qui s’intéresserait à lui ? Les Anges étaient de petites raclures égoïstes, aux yeux d’Emrys, il les méprisait encore plus que les Démons et il les voyait mal se serrer les coudes et se venir en aide. Un Ange, c’était ce monstre de son enfance qui se tenait au-dessus de lui, les mains brandies dans une pantomime de mort, le dégoût au fond des yeux et la haine plaquée sur les lèvres. C’était de ça qu’Ariel attendait son salut ? Et lui-même, alors, qu’était-il sinon un de ces petits qu’il prétendait protéger, lui qui était aussi faible qu’eux, lui qui était aussi peu préparé qu’eux à ce monde ?

« Il n’y a que ce monde et ils devront s’en contenter, tes petits. Plutôt que de leur boucher les oreilles et les yeux, tu devrais leur apprendre à y survivre, parce qu’il n’y aura jamais rien d’autre pour eux que cela. Mais pour le moment, t’as raison, mieux vaut qu’ils ne te voient pas comme ça. »

Bel exemple pour la jeunesse. Emrys songea à Narcissa et en ressentit un pincement au cœur plus que malvenu. D’abord, c’était une émotion qu’il ressentait peu souvent, surtout ces derniers temps, c’était comme tout d’un coup voir à nouveau la couleur bleu après y avoir été aveugle pendant des années. Où était-elle, que faisait-elle, du haut de son trône de sagesse et de détachement ? Elle lui avait tendu la main un jour, le seul jour où il en avait réellement besoin, et elle lui avait montré qu’il ne savait rien avant de lui apprendre tout.

En s’arrêtant avec Ariel devant le stand, Emrys se rendit compte qu’il l’avait suivi jusque-là, pour commencer. Ce type était une sorcière, en vérité, et lui avait jeté une espèce de sort, le Nephilim ne voyait pas d’autre explication au fait qu’il se comporte toujours comme un labrador, avec lui. Okay, comme un pitbull. Et en bon chien de garde, il laissa échapper un grognement en réponse aux questions de l’Ange, alors que Jack faisait un retour fracassant dans la conversation. Si Emrys avait eu le pouvoir de tuer par la pensée, le Démon serait probablement tombé raide mort quelque part dans la ville, à ce moment-là.

« Il n’agira jamais avec toi comme il le fait avec moi, il est bien trop malin et fourbe pour ça. S’il a trouvé comment te mater, il n’a besoin de rien d’autre que ça. »

Un médaillon souillé de sang, du moins son souvenir, dans la main du Nephilim. Ce qu’il en avait fait, il n’en savait rien. Il l’avait récupéré sur le cadavre de l’humaine et était partie dans Londres en quête de vengeance, comme le gamin qu’il était encore et qu’il serait probablement toujours, plein de grands élans, rage, haine, possessivité, joie malsaine aussi, d’avoir une bonne raison de faire couler du sang, comme Elayne l’attendait de lui, comme elle l’avait dressé pour ça.

« Crois-moi quand je te dis que quand je l’ai rencontré, il était petit et encore plus chétif que toi, aussi sale et dépenaillé que possible, et si plein d’arrogance qu’il en débordait de partout. Invoque cette image la prochaine fois qu’il te fera du mal, parce que c’est ce qu’il est et ce qu’il sera toujours, Démon ou pas. Un faible et un lâche. »

Et très probablement amoureux de sa mère. Pas besoin de faire quinze ans d’études en psychologie pour savoir qu’un type qui trucidait des prostituées avant de rentrer manger son dîner chez sa maman elle-même prostituée n’avait jamais résolu tous ses complexes. Mais à part ça, il y avait l’amer constat : il ne pouvait pas le tuer. Il voulait, mais il ne pouvait pas. Et il ne savait pas pourquoi. La frustration !

« Quand il était humain, il tuait des filles de rue paumées, le genre de gamines que tu pourrais toi-même recueillir aujourd’hui pour leur offrir un refuge. Et crois-moi, il n’était pas le premier ni le dernier alors ça me serait passé au-dessus s’il n’avait pas tué une femme de ma connaissance. Mais ça va au-delà de ça, il est simplement… quelqu’un que j’aime détester. Et malmener. Tu ne trouves pas ironique ? »

C’était la grande chaîne bourreau-victime. Emrys détestait Jack autant qu’il appréciait se confronter à lui pour lui faire du mal d’une façon ou d’une autre, et ce dernier, une fois rentré chez lui, faisait la même chose sur quelqu’un d’autre.



Spoiler:
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyVen 2 Jan - 13:52


Pour la première fois de la soirée, Emrys avait tout un tas de choses à dire. A vrai dire il était presque intarissable au sujet de Kyran. Des mots sortaient par salves rauques de ses lèvres avec l'engouement d'une adolescente sur les one direction.

Tant de choses à raconter sur ce démon, et pas les plus douces. Il l'insultait a moitié a chaque détour de phrase, marquait ses mots, prenait un air hautain et suffisant. Emrys avait l'air d'adorer haïr le brun. Il avait probablement envie de lui tordre le cou, lui remettre en place et recommencer. Plus il parlait, plus Ariel avait l'impression d'assister a une humanisation de Tom et Jerry.

Sauf que Tom égorgeait les putes et Jerry les regardait agoniser en roulant des yeux, fatigué par autant de cynisme. Ariel lui était à part. Il était la poupée de chiffon qu'Emrys conseillait, ou ordonnait, ou continuait à à secouer, au choix. Et aussi le défouloir Charnel d'un homme dont la haine des femmes guidait chaque pas, alimentait chaque respiration. Avec ses longs cheveux blonds et ses yeux en amande, il était l'alien idéal qui trouvait dans son esprit malade une place en équilibriste.


Il regarda la barbe noire d'emmys frémisse, ses yeux s'agiter un peu et s'approcha par pur réflexe. Comme un animal attiré par une lumière, il avait envie de sentir la vie qui sortait comme un filet maladroit. Il avait envie de voir au-delà du brouillard. L'ange ne connaissait pas tellement la notion de zone de confort et fut rapidement très proche du nephilim, la tête penchée sur le côté à boire chacune de ses paroles avec un intérêt quasi-mystique.

" Je trouve ça plus ou moins ironique... tu as beaucoup de violence en toi, mais une sorte d'interrupteur niché au fond de ton esprit. Pour réussir à lâcher les chiens il faut que quelqu'un touche à ton espace personnel. Même s'il ne faut que piquer du bout d'un cure-dent. Ca te permet de basculer..." Il hésita " Tu détestes beaucoup de personnes mais pouvoir te lâcher sur eux ...Kyran, ou Jack si j'ai bien compris, t'as fait du mal et te donne une excuse parfaite " il regarda un peules cheveux noirs et les sourcils broussailleux du jeune homme.

Ariel songea a la description d'un ancien Jack chétif et tremblant. Lui était grand et maigre, ce qui ne le rendait pas nécessairement chétif. Néanmoins il ne parvenait pas trop difficilement à s'imaginer Kyran comme une sorte de roquet ayant repris sa vengeance sur la vie. Il avait la rage dans le regard, et pas la rage du roi de la jungle, celle de celui qui avait attaqué dans le dos et manigancé pour y arriver, sans aucune justice ni pitié.

" Tu pourrais m'aider, toi. Puisque tu le détestes tant." Il soupira et recula d'un pas en secouant ses longues boucles dorées. De nouveau son dos l'élançait et il eut l'air de plonger dans le plus profond des inconforts. L'ange gémit une seconde et remua sans pouvoir faire quoi que ce soit. Ce qu'Emrys ne savait pas, c'était qu'un mal étrange le tenait depuis quelques temps. La putréfaction de la peau de son dos, là où ses ailes étaient sensées sortir, l'empêchait de voler depuis quelques temps. A vrai dire, la douleur était parfois si intense qu'il en vacillait. Non seulement il avait peur d'affronter Kyran, mais tout ce qui faisait de lui un ange semblait figé dans l'océan de culpabilité moribonde qui tordait sa psyché.

Sa psychologie se brisait. Il ne ressemblait même plus à ce qu'il était sensé être, rongé par les émotions contradictoires. Ariel dont la tête tournait alla s'effondrer sur un banc les yeux dans le vide, le dos douloureux. Il sentit quelque chose glisser, suinter. Il ne voulait même pas savoir.
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« Le Nephilim est comme un ange en danger. »
Emrys L. O'Mordheim
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyMar 6 Jan - 23:06


Voilà qu’il se faisait psychanalyser par un Ange, maintenant. Et encore, si ça avait été l’Ange le plus stable et fonctionnel de la planète, pourquoi pas, mais venant d’Ariel, c’était quand même quelque chose. Mieux valait entendre ça qu’être sourd, évidemment, mais tout de même. Emrys ne voyait pas l’ironie là-dedans, mais apparemment, il n’avait aucun sens de l’humour, alors peut-être que ça lui échappait complètement. En attendant, il ne voyait pas trop ce que voulait dire Ariel, parce qu’il n’allait certainement pas s’énerver pour des choses qui ne le concernaient pas, il n’avait pas que ça à faire et en fait, personne n’avait que ça à faire, même les mère Thérésa dans le genre de l’Ange. A la limite, ces gens-là prenaient le temps une fois par jour de s’outrer contre la fin dans le monde et le travail des enfants, avant de retourner à leur petite vie personnelle. Emrys ne se donnait même pas cette peine, certes, et à part ça, quand est-ce qu’il aurait dû s’énerver si ça n’était pas pour des injustices, des insultes ou des coups qui l’atteignaient personnellement ? Ce qui lui appartenait, ce qu’il avait construit, sa vie et les gens qui en faisaient partie, ces rares gens qui comptaient pour lui, telles étaient ses seuls accomplissements, ses seules possessions, alors oui, i lavait tendance à être chatouilleux sur ces sujets. Il n’irait cependant pas aussi loin dans la réflexion qu’Ariel parce que bon, autre chose à faire. Dans sa tête à lui, tout était bien plus simple : Kyran était un petit fils de pute, dans tous les sens du terme, et s’il avait pu tuer Emrys, il l’aurait fait depuis longtemps, et la réciproque était vraie, sauf que Nina n’était pas une pute. Enfin, a priori. Le Nephilim n’était pas sûr de ça, il ne la connaissait pas encore assez et elle avait vécu longtemps, alors qui sait ?

« Et toi tu te compliques vraiment les choses. »

Oui, évidemment, ça n’était pas aussi élégant que l’Ange ou que ses paroles, mais au moins ça avait le mérite d’être clair. Et puis il avait parfaitement compris où voulait en venir Ariel et dans le fond, la vérité, c’était qu’il n’avait besoin d’aucune excuse pour s’en prendre à Kyran. Non, c’était plutôt d’une permission, dont il aurait eu besoin, en fait, de qui, pourquoi, il n’aurait pas su le dire. La dernière fois qu’il s’était trouvé face au tout nouveau Démon, il s’était passé un truc étrange et Jack s’était mangé un éclair dans la gueule, ce qui d’ailleurs n’avait pas été pour déplaire au Nephilim. Emrys avait cru pendant une seconde que c’était son pouvoir à lui, à ce Démon, mais vu qu’il s’était lui-même retrouvé à griller comme une aile de poulet au barbecue, c’était clair que non. Et Jack pensait du coup que c’était lui, Emrys, qui avait fait ça, ce que le Nephilim n’avait pas eu le temps de démentir. Et de toute façon il se fichait bien de rétablir la vérité ou pas.

« C’est encore mieux que ça, tu sais, j’ai même pas besoin que tu me le demandes pour aller lui taper dessus. Je pense que la prochaine fois qu’on va se croiser, il aura ce qu’il mérite. »

Une alliance avec un Ange, c’était contre sa nature. Au final, peu importait la raison, peu importait l’enjeu, seul le résultat final comptait. Et peut-être bien que s’il envoyait son poing dans la figure de Kyran, ce serait aussi un peu pour Ariel, mais de là à se l’avouer, de là à le LUI avouer… Il le suivit des yeux, le regarda s’écrouler sur un banc, l’image même du type en train d’attendre la mort – ou un bus en retard, c’était pareil. Le Nephilim soupira avec impatience et alla s’asseoir à côté de lui, passant un bras sur le dossier du banc derrière Ariel et croisant les jambes, la cheville droite sur son genou gauche, en une pose décontractée.

« Qu’est-ce que t’as, sirène ? Pourquoi t’es aussi éteint, finalement ? T’as plus espoir en l’avenir, tu crois plus en rien ? Il a suffit que tu croises Jack pour que tu décides que plus rien n’en vaut la peine ? C’est ça qui est ironique, ça devrait me plaire, comme situation, mais j’ai juste l’impression qu’on a enlevé les piles de mon jouet préféré. »

Bon, la comparaison n’était pas très élégante, mais Emrys cherchait l’efficacité, pas le style. Surtout que lui, s’il y avait bien un truc qu’il ne voulait pas, c’était « posséder » des gens comme il possédait sa voiture ou ses fringues de marque. S’embarrasser d’un être vivant, brrrr, jamais ! C’était nuire à sa liberté, s’attacher un boulet au pied. Mais peut-être bien qu’il avait fini par prendre goût à leur petit jeu, à Ariel et à lui, et voilà qu’à présent, l’Ange ne se défendait plus, et le jeu avait perdu toute sa saveur. Le Nephilim observa l’Ange, sa nuque pâle balayée par ses cheveux qui retombaient autour de son visage baissé, et renifla doucement l’air. Quelqu’un qui l’aurait regardé à ce moment-là aurait peut-être vu ses pupilles luire fugitivement, alors que ses sens de Faucheurs décelaient quelque chose d’inhabituel chez son compagnon. Oh, oui, c’était un Ange, mais ça n’en était pas vraiment un non plus, maintenant.

« Ton aura est vraiment moche, non ? »

Enfin, pas angélique, quoi, pas totalement, mais c’était difficile d’expliquer avec des mots ce qu’il voyait de ses yeux et ressentait avec ses dons, des dons dont il n’avait même pas conscience, qui plus est.
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptySam 10 Jan - 18:49


Un jouet préféré. Ariel leva le nez un peu abattu par les déclarations d'Emrys. Pas qu'il avait tort mais être encore comparé à une poupée commençait à faire croire au jeune blond qu'il était désincarné. Que désormais, il n'était plus qu'une statue de plastique, immobile et soucis aux lois difficiles de la nature.

Et après tout, avait-il seulement tort? Se soumettre c'était se perdre dans la servitude. Et bien que la servitude apportait elle même une certaine quiétude, un apaisement de l'âme, il était difficile de se départir de l'impression désagréable d'esclavagisme qui s'en dégageait. C'était d'autant plus vrai avec Kyran. Encore roulé sur son blanc, il leva les yeux vers Emrys.

" C'est pas que rien n'en vaut la peine..." il grogna, se dandina un peu gêné puis balbutia vaguement alors que son dos l'élancait " Je... ne sais plus quelle position prendre face à tout ça moi ! Tu sais quoi, j'ai pas voté pour ça, j'ai pas voulu un monde pareil, tout moche tout sale plein de misère. Mon humanité était bien différente, et j'étais privilégié maintenant je suis là et y'a ... rien qui va. Même si la beauté est partout, que l'humanité reste une belle chose... bon sang ... c'est la jungle et je sais spas par ou commencer avec mon petit sécateur " il plongea le nez entre ses bras, remontant ses genoux contre son torse comme un gamin perdu .

"J'aime les gens... mais ils sont si difficiles à vivre ... Mais je les aimerais toujours et dès que je pourrais je les aiderais encore. " il était convaincu malgré tout. Il aimait la mer, l'onde douce, violente. Le ciel, la pluie et l'orage. Peut-être était il un peu perturbé pour le moment mais ... il n'en restait pas moins un grand amoureux de la race humaine. Le blond releva encore le visage vers le brun et soupira .

" ... oui Je crois que... c'est comme si j'étais malade" il avoua vaguement en se tortillant encore comme un gamin pris en faute. Son aura était plutôt mal en point, limite putride. Incroyable comme un sentiment aussi simple et pieux que la culpabilité le poussait sur la pente de la chute. En voulant se repentir, il détruisait ce qu'il avait de plus pur. Son innocence était érodée, comme grignotée par la pluie acide de l'inquiétude. Il passa une main sur son visage et retomba en arrière dans le banc, s'arrachant un sursaut de douleur. Quel con, pensa t il une brève seconde avant de se redresser bien droit. Il réfléchit un peu aux mots d'Emrys, les repassa dans son esprit et finit par froncer les sourcils.

" Tu pourrais le tuer ... Tu en serais capable... ?" demanda t il en ne sachant pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Au fond de lui, le blond avait cet étrange sentiment d'appartenance. Il ne voulait pas se l'avouer, ni l'admettre, mais Kyran avait pris une place dans sa vie et peu à peu ... non impossible. Rien de tout ça n'était possible, improbable qu'un ange de sa trempe ne s'attache à une créature aussi perdue que le pirate. Et pourtant...
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyMar 13 Jan - 20:39


Clairement, Emrys avait sous-estimé l’état de déprime avancé de l’Ange. Tout d’un coup, Ariel lui balançait ce qu’il avait sur le cœur, et comment ce monde était misérable, et à quel point il s’y sentait mal tout en désirant s’y sentir bien le tout sans savoir comment s’y prendre ni par où commencer, et le Nephilim souhaita soudain être ailleurs. Comment dire les choses de façon simple ? Ariel lui posait une colle, voilà. Tout d’un coup, les rôles étaient presque inversés. Ah c’est sûr que pour descendre tout et tout le monde en flèche, pour exposer froidement et méchamment les faits, Emrys était doué. Mais voilà, maintenant Ariel en était presque arrivé à partager sa vision des choses et soudain, le Nephilim en était à vouloir trouver quoi dire pour le consoler. Sauf que déjà, c’était totalement contre sa nature. Il aurait dû être ravi d’être enfin arrivé à ce qu’il voulait avec l’Ange, mais même pas, en fait. Ça lui faisait un peu l’effet d’une bonne vengeance : la satisfaction d’avoir atteint son but était teintée de l’amertume du « okay, et maintenant ? ». Et d’autre part, Emrys n’était totalement pas armé pour consoler qui que ce soit, les bons, il ne les connaissait pas, il était probablement né sans cette partie du cerveau qui rendait les gens empathiques et sensibles. Il était donc là, à se tortiller sur son banc sans savoir quoi répondre à Ariel à part la seule chose qui lui venait en cette seconde :

« Ouais, c’est moche… »

Et après tout, c’est vrai que c’était moche. Ce monde était moche, les gens qui y vivaient aussi, et il fallait faire avec et savoir en tirer le meilleur tout en se contentant des petites choses. Heureusement, Ariel concluait sur une note un peu moins négative, qui en d’autres temps aurait fait grincer des dents le Nephilim, vu qu’il repartait dans ses délires « les gens sont fantastiques et je les aime », mais pour une fois il se contint. Étrange paradoxe qui finalement faisait qu’il préférait voir Ariel s’en tenir à sa vision du monde, au final. C’était énervant, mais beaucoup moins perturbant.

Et perturbant et moche, aussi, son aura. Malade, ben voyons. Emrys n’était pas un spécialiste de la condition angélique mais il n’avait jamais entendu parler d’un quelconque pouvoir pouvant entamer l’aura d’une créature surnaturelle, à part pour les Faucheurs, évidemment. Mais l’aura était aussi personnelle qu’une âme, pour un Ange ou un Démon, et rien ni personne ne pouvait l’entamer, à part bien sûr soi-même.

« Tu sais, pour un type qui ambitionne de porter le poids du monde sur ses épaules, tu t’y prends vraiment comme un manche. Je te l’ai déjà dit, non ? Que tu ne pourras aider personne tant que tu t’es pas d’abord occupé de toi-même. »

Personne ne désirait s’appuyer de tout son poids sur quelqu’un qui ne tenait même pas debout tout seul, après tout. Les gens avaient besoin d’un roc, d’une force de la nature, et pas d’une frêle créature blonde et au bord de l’asphyxie.

« Je serais capable de le tuer, ouais. Pouvoir, j’en suis presque sûr. Tout dépend de son don. La dernière fois que je l’ai vu, j’ai cru que son pouvoir était de générer la foudre, mais j’en suis plus vraiment sûr, en fait. »

Ben ouais, vu que ladite foudre lui avait surtout cramé les plumes à lui, et Jack était mauvais, mais pas stupide, pas de raison qu’il s’auto-agresse. Si ce n’était pas lui, en revanche, et comme ce n’était pas Emrys non plus qui avait fait ça, ça posait d’autres questions, évidemment. Emrys baissa les yeux sur l’Ange.

« Tu verrais un inconvénient ? »

Petite question en passant, parce qu’après tout, on ne savait jamais quand le syndrome de Stockholm allait frapper. Et puis de toute façon, Emrys n’en était pas à aller trucider le Démon tout de suite après cette conversation. Chat échaudé craint l’eau froide et par le passé il avait plusieurs fois frôlé la mort à la suite de mauvaises décisions prises dans l’urgence. Aujourd’hui, il était capable de réfléchir, au moins quelques jours, et il savait plus que quiconque à quel point chaque acte avait ses conséquences.
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyLun 9 Fév - 12:30


Ariel regarda le pavé mouillé par la différence de température entre la chaleur infernale dégagée par la ville et la fraicheur de l'air marin qui dévalait entre les immeubles, tentant misérablement de calmer les ardeurs et balayer les malheurs. Mais l'intention d'un océan n'était rien pour les milliers de vies qui agitaient et animaient ces rues.

L'ange blond passa ses doigts dans ses cheveux, défit les boucles et releva le nez. Verrait-il un problème à ce que Kyran soit tué ? A priori, non il n'aurait pas du. Pétri de haine et de rage, il aurait même pu plutôt encourager Emrys, lui proposer de l'argent, attiser sa haine au tisonnier. Mais au fond il n'était même pas sur de ce qui était en accord avec le fond de son âme. L'idée que le pirate ne disparaisse du paysage lui serrait le coeur malgré ses forfaits atroces. Forfaits au passé, puisque depuis que le blond trainait contre les jambes du tueur, ce dernier semblait plus occupé à caresser la tête du chat angélique plutôt qu'à chercher des petites souris humaines à exterminer. Se sentant à la fois utile, vu et apprécié dans une certaine mesure, Ariel avait grand mal à vouloir le trépas de l'homme aux yeux fardés.

" Je suppose que je ne devrais pas." Répondit Miel sans se tremper dans aucun des bains. Il sentit son dos l'élancer, il avait envie de se gratter nerveusement. Il venait de penser le contraire de ce qu'il venait de dire. Ce n'était pas très céleste en soi. Finalement il détendit ses jambes et se décida a se redresser avant de continuer de se morfondre sur un banc public attifé comme une prostituée des bas-quartiers. Il cintura un peu plus son manteau clair en regardant vers le ciel.

" Quelle heure est-il ? Pour porter le poids du monde il faudrait que j'envisage de dormir a un moment ou un autre." Il marqua une petite pause pour souligner le départ de son auto-apitoiement dans une autre dimension puis se tourna vers Emrys " Et j'ai faim aussi, tu connais un endroit où manger ? J'aimerais t'aider pour Briséis et ... cette sorte de facette étrange que tu viens de me montrer " il eut un peu de mal à associer la photo a son amie a la douceur innée. La, on tourne en rond ..." Et ce n'était pas peu de le dire.

Le démon n'était pas là, et ses pouvoirs, Ariel ne les connaissait pas ni d'Adam ni d'Eve. Il ne connaissait que sa propension à chercher les faiblesses des autres pour les faire plier, comme il y était arrivé si facilement avec l'angelot. Heureusement pour lui, il était plus qu'un roseau, un véritable petit brin d'herbe sans ambition qu'on pouvait piétiner à loisir, il se relèverait toujours sans ambition particulière mais fidèle à lui-même.
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MessageSujet: Re: No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] No one would listen 'cause no one else cared [Ariel] EmptyDim 15 Fév - 14:22


Emrys n’avait aucune idée d’où est-ce que ça lui venait, à l’Ange, s’il était comme ça par nature, du genre à avoir besoin de reconnaissance ou à toujours rechercher l’excellence, du genre à se fouetter avec une branche de houx chaque matin pour expier les péchés de l’humanité toute entière et à prendre en pitié son propre tortionnaire, ou si c’était juste un syndrome de Stockholm bête et méchant, mais ce qui était sûr, c’est que, ouais, il supposait bien, mais supposer ne suffisait pas. Le Nephilim savait depuis longtemps qu’Ariel cultivait un petit côté maso et peut-être que cette réaction en descendait en droite ligne. Quiconque vous faisait du mal, vous désiriez que ça s’arrête, dans le pire des cas, et que le quiconque soit puni dans le meilleur. Il était clair qu’Ariel n’y mettait pas assez de cœur, mais ça n’était pas non plus un problème pour Emrys. Il n’était pas comme l’Ange, lui. Il ne ressentait pas le besoin de le sauver. Bon okay, il y avait peut-être quelque chose. Ou bien alors il se voilait la face et se servait de l’Ange pour justifier sa soif de violence à l’encontre du Démon, tout simplement. Mais peu lui importait de toute façon. Et il ne demandait pas son autorisation à Ariel. C’était de toute façon une discussion qu’ils auraient à nouveau dans le futur ou pas, il s’en foutait, et en attendant il semblait que son compère blondinet soit épuisé, pour le dire sans fioritures, parce qu’on aurait aussi bien pu dire qu’il s’étiolait, se désintégrait dans l’air, s’effaçait proprement et simplement, sans un bruit, comme d’habitude. Et s’il faisait ça maintenant et comme ça, autant dire qu’il ne laisserait pas de marque inoubliable sur cette marche, à part peut-être qu’il manquerait à Kyran, ce qui était ironique et presque drôle, en fait. Oh, l’idée de rendre au Démon la monnaie de sa pièce exactement de la même façon qu’il y a deux siècles…

Emrys soupira à la demande de l’Ange. Il tendit le bras et désigna quelques lumières au loin, signe que quelques échoppes étaient ouvertes sur la plage.

« Tu trouveras à bouffer là-bas, mais je vais pas t’inviter, et je vais pas dégoiser sur ma cliente juste parce que tu la connais peut-être, ou peut-être pas. Pose-lui directement des questions si ça t’obsède vraiment. C’est pas comme si t’avait que ça à faire, hein ? T’occuper d’une autre âme en peine… »

Il était clair que Briséis n’avait besoin que de ça dans sa vie, un Ange cassé, dépressif, dysfonctionnel et jouet d’un Démon, quand elle-même devait déjà gérer ses propres soucis démoniaques. A la longue, Emrys aussi se sentait fatigué, et puisqu’il n’avait eu aucun succès ce soir et avait perdu son temps dans ce trou pourri qu’était ce bar à Démons, il allait rentrer chez lui et tâcher de trouver une autre piste pour traquer Midnight. Mieux valait qu’il ne s’occupe des problèmes des autres que dans le cadre de son job, sinon, il n’y avait plus aucune limite. Il leva la main pour tapoter l’épaule de l’Ange, mais arrêta son geste à mi-course, se doutant que ça ferait plus de mal que de bien au blondinet. Et honnêtement Emrys ne connaissait pas beaucoup de façon de consoler/rassurer les gens, donc il se serait senti un peu con à rester là planté à côté d’Ariel. Il avait dit tout ce qu’il avait à dire, prêché dans le désert, et maintenant il allait se rentrer et consacrer son temps à une autre cause perdue, dans la joie et la bonne humeur.

« Ça me peine de le dire, mais on se reverra, vu qu’on a l’air maudits et voués à se croiser tout le temps. Jusque-là, tâche de rester en vie. Et s’il te tue, compte sur moi pour te rappeler à son bon souvenir quand moi, je le tuerai. »

Il se leva du banc, fourra ses mains dans ses poches et rentra le menton dans le col de son blouson en soupirant, avant de s’en aller d’un pas traînant.


TERMINÉ
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